1953 - L'installation de la Sabam à Léopoldville (Kinshasa)
Pour la petite histoire, il y a lieu de noter que jusqu'en 1953, année au cours de laquelle la SABAM (Société belge des auteurs et de compositeurs) s'est installée à Léopoldville (Kinshasa), les droits d'auteurs étaient méconnus des musiciens congolais. Certes, si sur les disques des éditions musicales de l'époque (Olympia, Opika, Ngoma, Loningisa...) le nom du compositeur y figurait, ce dernier par contre n'avait droit qu'à un cachet forfaitaire ou encore selon chaque édition, à un revenu relatif au nombre de disques vendus (royaltie). Le droit d'auteur, pour la simple raison qu'il n'existait pas de société de droit d'auteur au Congo, était méconnu. Néanmoins, tenant compte des revenus précités, chaque compositeur tenait absolument à se faire connaître et à obtenir l'inscription de son nom sur le disque.Avec l'installation de la SABAM en 1953, le bien fondé du droit d'auteur à trouver sa raison d'être. Mais après une rude bataille avec les éditeurs grecs et belges qui n'osaient pas se plier aux règles de la SABAM. Ils trouvaient leur compte en maintenant le statu quo. Tout finira heureusement par rentrer dans l'ordre avec l'implication des autorités coloniales.
1953 - La dissolution du duo célèbre " Jhimmy Na Mwanga "Pamelo
La dissolution en 1953 du duo "JHIMMY na MWANGA", loin d'inspirer les musiciens congolais sur l'opportunité de ne déclarer à la SABAM que leurs propres compositions, a au contraire laissé libre cours à tout compositeur de s'accrocher à un grand nom pour lui céder des compositions moyennant une rémunération fictive.
La fonction d'auteur compositeurSam Mangwana
C'est à partir des années 60 que les grands musiciens congolais, en dépit de leur talent de bon chanteur ou de bons instrumentistes, voire de bons compositeurs, se sont approprié des compositeurs anonymes pour acquérir gracieusement ou moyennant un cachet des compositions qui ont fait leur gloire.
Les grands foyers des compositeurs anonymes
Lorsqu'on fait le compte depuis les années 60, c'est au sein de l'AFRICAN, de l'OK JAZZ et de ZAIKO que l'on compte le plus grands nombre des musiciens qui se sont appropriés des compositeurs anonymes, avant parfois que ces derniers deviennent eux-mêmes propriétaires de leurs éventuelles compositions.
Notamment : TABU LEY comme étant le fournisseur de Joseph KABASELLE. - Valentin KUTU " Sangana ", Pamelo MOUNK'A, FAUGUS, etc. fournisseurs de TABU LEY - Koffi OLOMIDE, fournisseur de WEMBA - WAZEKWA, fournisseur de Koffi OLOMIDE et on peut multiplier les exemples. D'ailleurs on dit pour TABU LEY que 70% de ses compositions ont été l'œuvre de SANGANA et PAMELO. Tout comme Sam MANGWANA et YOULOU MABIALA seraient aussi des potentiels fournisseurs auprès de l'AFRICAN et de l'OK JAZZ.
Nous ouvrons cet épineux dossier en attendant de plus amples informations des mélomanes ou musiciens sur des chansons bien précises.
En attendant, la revendication qui fait en ce moment grincer les dents concerne la chanson " Mokolo na kokufa " dont le compositeur serait FAUGUS
clément OSSINONDEclement.ossinonde@sfr.fr
A savoir (par Clément Ossinondé)
En ce qui concerne " Mokolo na kokufa ", les paroles et quelques partitions musicales sont de IZEIDI Faugus.
Dans la musique congolaise, en ce qui concerne les partitions musicales c'est tout le monde qui met la main à la pâte. Lorsque la composition est enregistrée elle devient entièrement propriété du compositeur (vis-à-vis de la société des droits d'auteurs). Tous ceux qui ont mis la main à la pâte pour la réussite de la composition se contentent des droits mécaniques.Ce qui n'est pas le cas en Europe, où le droit de chacun est bien déterminé, le parolier, le compositeur de la musique ou quelque peu l'arrangeur.L’interprète en fait, c'est le musicien ou le groupe qui exécute la composition ou le morceau d'un auteur-compositeur, dans sa globalité du point de vue des notes (arrangement plus ou moins identique) et des paroles de la chanson.
L'interprète se doit de signer son interprétation du nom de l'auteur compositeur. En principe, plus de 8 mesures reprises sur une composition quelconque, l’interprète doit obligatoirement la signer de son compositeur.Rarement, voire même inexistants sont les auteurs compositeurs, ou paroliers congolais reconnus comme tels (affiliés à une Société des droits d'auteurs) et qui sont régulièrement consultés pour une interprétation.
Pour prendre le cas de Johnny Hallyday, il recourt souvent chez des compositeurs attitrés pour lesquels il interprète les compositions. Toutefois, chacun a son compte ; le compositeur s'attend aux droits d'auteur régis par sa Société, l'interprète ou les interprètes (orchestre) aux droits mécaniques ou aux royalties garantis par le producteur musical (selon le rôle joué par chaque musicien dans l'exécution de l'œuvre ou au prorata du nombre des disques produits).
Les musiciens qui cèdent gracieusement ou moyennant un cachet leurs compositions à une vedette célèbre se privent des droits d'auteur à vie au profit de la vedette célèbre. Mais souvent plusieurs après le véritable compositeur revient sur son don et c'est trop tard (dans la mesure où sa composition a été déclarée à la société des droits d'auteurs par la vedette célèbre comme étant sa composition).
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Ndlr - Il règne une certaine confusion en la matière, en commençant déjà par les termes utilisés.
Comme le faisait observer Ray Lema il est curieux que des journalistes parlent de Papa Wemba ou de Olomidé en disant qu'ils sont des musiciens, terme qu'ils n'employeront pas quand il s'agit de Michael Jackson ou de Johnny Hallyday. Dans ce cas ils parleront de chanteur ou d'artiste. Mais dans les deux Congo le terme " musicien " est assimilé à " artiste " alors qu'ailleurs ce terme s'utilise surtout pour les instrumentistes.
Idem pour " compositeur " qui est assimilé couramment à l'auteur d'une chanson quand il ne désigne pas l'interprète. En Europe ce terme désigne surtout celui qui écrit ou compose les musiques, l'auteur étant celui qui écrit les paroles.