Bonjour à celles et ceux qui aiment la moussaka
Bonjour à celles et ceux qui croient qu'elles/ils n'aiment pas ça parce qu'elles/ils n'en ont jamais mangé de bonne
Bonjour aux zotres
Aller en Grèce sans manger de moussaka c'est un peu, ch'sais pas, comme faire du tourisme à Paris sans voir la Tour Eiffel : juste in-con-ce-vaz-bleuh !
Mon séjour touchait à sa fin et moi je n'avais pas encore rempli mes obligations gustatives. Après mon apéro chez Brettos (voir message précédent), j'ai décidé d'aller dîner dans le petit restaurant familial qui jouxtait le bar.
Après avoir descendu quelques marches, je me suis retrouvé dans une (fausse ?) cantine familiale et la présence d'une clientèle exclusivement locale dans une des rues les plus touristiques d'Athènes me semblait un excellent présage. De fait, l'endroit ne payait pas de mine, des portraits d'ancètres aux mines austères (tautologie en Grèce) ornaient les murs, la carte était on ne peut plus locale et les prix d'une sagesse bienvenue dans cette ville honéreuse.
J'étais certes là pour une moussaka mais les entrées toutes plus alléchantes les unes que les zotres me laissaient dans un état d'incertitude assez caractéristique de l'attitude de la balance 2e décan que je suis face à n'importe quelle carte de n'importe quel resto de la planète y compris à Conakry (et malgré ça, je n'aime pas qu'on commande pour moi... ce n'est pas parce que je ne sais pas choisir que je n'aime pas ça ; non mais des fois !!!).
J'ai donc décidé de ne pas trancher et de commander à la fois des beignets de fromage et des beignets de courgette en souvenir de ceux goûtés la veille qui avaient eu sur moi un effet quasi orgasmique. Au simple souvenir de ce plat, j'en salive encore et mes narines s'emplissent d'un parfum d'herbe que je reconnaîtrais sur le champ si on me la collait sous le nez mais que je suis incapable de nommer.
Comme la veille c'était divin : mes papilles étaient à la fête, mon odorat flatté et l'intégralité de ma personne dans un état de satisfaction avancée, conforté par la consommation d'un pichet de vin blanc local qui, sans être un château haut Lagrange (Pessac Léognan) n'en restait pas moins sympathique.
Ca s'est gâté au moment tant attendu de la moussaka dont l'aspect ci-contre démontre qu'elle n'était pas gratinée du tout mais c'était là son moindre défaut. Le problème majeur venait d'ailleurs. J'ai assez vite déterminé le coeur du problème et si le cochon voyageur semblait ravi de la présence de patates dans le plat, je l'étais moins.
Il y a au bas mot 6 ou 7 ans que je n'ai pas fait de moussaka (notamment parce que ça prend des heures et que dans le genre, je préfère préparer (et manger) des lasagnes) mais apparemment, la recette de ce plat est comme le vélo : elle ne s'oublie pas. Une chose est certaine, dans celles que j'ai cuisinées moi-même, je n'ai jamais mis la moindre lamelle de pomme de terre, les grec(que)s si... J'en déduis que ma recette est peu orthodoxe (les grec(que)s si...) mais je vous assure qu'elle est meilleure !