Le canal Seine-Nord Europe, une infrastructure pour le futur

Publié le 24 avril 2011 par Jplegrand

Feu vert pour le canal Seine-Nord
rencontre publique lundi  9 mai au Château des Rochers à Nogent sur Oise

L'association ADEROISE organise le 9 mai prochain  à 19 heures une rencontre publique sur le thème "Feu vert pour le Canal Seine-Nord".
Dans une première partie des personnalités interviendront puis le public pourra participer à l'échange. Les intervenants suivants ont annoncé leur participation :

Jean-François DARDENNE, Maire de Nogent sur Oise,
Philippe MARINI,
Président de l’association Seine-Nord, Sénateur-Maire de Compiègne

Jean-Pierre MAILLOT
, Directeur de Sud Oise Développement

Habib ABBA-SIDICK
, secrétaire d’Adéroise

Julien LEVEQUE
, expert en logistique, auteur d’une étude sur le canal Seine-Nord
Zoubida ENNCEIRI
, logisticienne

Jean-Paul LEGRAND
, Président d’Adéroise

Le débat sera animé par Frédéric SOULAT, consultant

Je publie ci-dessous un article qui résume ce que représente le futur Canal Seine-Nord.

FLUVIAL – Un canal géant pour relier la Seine au Nord de l'Europe
 par Julie Ketkosol
 
 
C'est parti pour le plus grand chantier fluvial français de ces dernières décennies. D'ici 2017, le canal Seine-Nord Europe permettra de relier les bassins de la Seine à ceux du Nord-Pas-de-Calais, et de connecter ainsi les grands ports français aux sites portuaires majeurs d'Europe du Nord

Après plus de vingt ans de tergiversations entre l'Etat et les collectivités du Nord, le projet canal Seine-Nord Europe a reçu ce mardi le feu vert officiel de Nicolas Sarkozy. L'annonce, survenue alors que le chef de l'Etat était en déplacement à Nesle (Somme) dans le cadre d'une table ronde sur le transport fluvial a été accueillie très chaleureusement par l'ensemble des élus et des acteurs économiques concernés qui craignaient un enlisement durable du projet. Désormais, les choses devraient aller un peu plus vite : la construction  de cette gigantesque voie d'eau de 106 km de long sur 50 m de large,  chaînon manquant entre d'un côté les bassins de la Seine et du Nord-Pas-de-Calais - 60% du trafic fluvial français - et les 20.000 km du réseau grand gabarit d'Europe du Nord (Belgique, Allemagne, Pays-Bas) devrait être terminée pour 2017. Ainsi, à terme, les sept ports majeurs de l'Europe du Nord (Le Havre, Rouen, Dunkerque, en France, Gand, Zeebrugge, Anvers, en Belgique, et Rotterdam, aux Pays-Bas) seront enfin connectés par voie fluviale et l'Ile de France dotée d'une infrastructure supplémentaire de poids.

A chantier titanesque, budget colossal
Si le dossier du canal Seine-Nord Europe stagnait, c'est en partie en raison de son coût astronomique estimé à près de 4.2 milliard d'euros et d'un contexte économique actuel peu engageant. "La crise n'est pas un argument pour freiner le projet, c'est un argument pour le pousser", a insisté le président, qui a par ailleurs indiqué que "l'essentiel du financement, à 97%, est réalisé". Dans le détail, 900 millions d'euros seront versés par l'Etat, 220 millions d'euros ont été promis par la région Nord-Pas de Calais, d'autres collectivités devraient participer de même que l'Union européenne. Mais le plus gros de l'investissement (2.1 milliard) reviendra à l'opérateur privé qui décrochera le marché.  Un "dialogue compétitif " a d'ailleurs démarré entre les deux candidats qui se sont manifestés: Bouygues Construction et Vinci Concessions. L'Etat devrait désigner dans les 18 mois la société qui sera au final chargée de la construction du canal et qui pourra recouvrer son investissement grâce à l'instauration d'une taxe de passage, sur le même modèle que les péages autoroutiers.

Un projet très prometteur pour l'avenir
L'enjeu à venir sera bien de générer un trafic fluvial suffisant pour justifier le coût de ce chantier, qui représente à l'heure actuelle le plus grand projet fluvial d'Europe. Avec cette construction, et la réforme annoncée des ports français, "on voit se dessiner les contours d'une grande politique maritime et fluviale qui continuera après moi", a souligné Nicolas Sarkozy qui a également fait part des gains économiques et écologiques attendus. Le chantier en lui-même emploiera directement 4.500 personnes tandis que le canal devrait entraîner la création de plus de 25.000 emplois d'ici 2025, notamment dans les domaines de la construction, de la logistique, de l'industrie et des transports. L'idée est également de relier la création du canal Seine-Nord au projet du Grand Paris afin d'optimiser ces deux grands chantiers d'avenir. Le bénéfice environnemental n'est pas non plus oublié : la nouvelle voie d'eau devrait permettre d'éviter le passage de 500.000 poids-lourds par an sur l'axe Paris-Lille et désengorger l'A1, tout en évitant de rejeter 300.000 tonnes de dioxyde de carbone par an dans l'atmosphère.

Julie Ketkosol (www.lepetitjournal.com) jeudi 7 avril 2011