Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme

Par Metstacapuche @metstacapuche

Critique film : Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme, réalisé par Tsui Hark, avec Andy Lau, Bingbing Li, Tony Leung Ka Fai… sortie cinéma 04/2011

Tout blanc-bec européen que je suis, j’aime généralement le cinéma chinois tant il donne au septième art sa légitimité poétique et iconique. Pour ces dernières années, j’ai en tête certains films réellement marquants comme le merveilleux Hero de Zhang Yimou, le plus accessible Tigre et Dragon de Ang Lee.  J’avais aussi remarqué le travail du réalisateur Tsui Hark avec Seven Swords en 2005, déjà très intriguant, accordant une importance fondamentale aux physiques démarqués de ses personnages et à leurs personnalités très expressives dans la gestuelle, très émotives dans le regard, mais aussi à la manière dont il tisse sa trame, nous égarant parfois dans une volonté d’émotion vive, très typique du cinéma d’action ou fantastique hong-kongais.

Detective Dee s’inscrit dans le même schéma. On ne peut s’empêcher de penser à un croisement ingénieux entre Sherlock Holmes et Hero, justement, pour sa démarche de conte historique et la force des symboles. Favorisant cependant l’efficace, le film jongle entre ingéniosité des effets visuels très particuliers, chorégraphies de combats dansantes et aériennes, et des décors et costumes époustouflants. Accordant à ses personnages une réelle profondeur et au développement le temps et les mots qu’il nécessite, Tsui Hark réussit là où souvent Hollywood échoue : susciter une vraie réflexion au delà du simple déroulement de l’action.

Detective Dee reste toutefois très dépaysant par sa longueur, ses égarements, et sa caméra parfois brutale. J’ai vite pardonné justement parce que le dépaysement a du bon et que la qualité s’apprécie au delà de ma perception trop personnelle d’occidental bougon.

7/10

(Je l’ai vu en vostfr, Ne vous fiez pas au côté vendeur de la voix-off au début de la BA)