TF1 avait diffusé cette série il y a peu, le mercredi soir en troisième partie de soirée. Ne l’ayant pas suivi lors de sa diffusion, j’ai décidé de jeter un oeil au moins au pilote, voir de quoi il s’agissait.
Le sujet : Aux Etats-Unis, pas moins de 40 000 victimes chaque année ne sont pas identifiées. Quand les investigations de la police restent sans fin, des volontaires civils tentent de donner un nom à ces oubliés. A la tête d'Identity Network, l'ancien flic Alex Donovan met à profit son expérience pour faire aboutir ces affaires laissées de côté. Avec une équipe de détectives amateurs, il reconstitue le puzzle de la vie chaque victime, ses derniers pas, ses fréquentations pour découvrir le mobile du meurtre et arrêter le coupable. (source : Allociné.com)
Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis) : Enième série produite par Jerry Bruckheimer pour la chaîne ABC, créée par Mark Friedman, la série recycle une formule qui a connu un beau succès et produit kyrielle de séries du même type : une équipe d’enquêteurs spécialisés au coeur d’enquêtes plus ou moins complexes. Seulement, la formule commence à lasser et à marquer un problème de renouvellement, s’épuisant d’elle-même. The Forgotten, donc, tente une énième variation autour du thème. Cette fois, c’est aux cadavres de personnes non-identifiées que l’on s’intéresse ici. L’équipe mise en scène ici s’échigne à retrouver l’identité de cadavres anonymes, personnes mortes sans identité, celle-ci ayant disparue, ou perdue. Autrement dit, on a l’impression de voir une variante de Without A Trace / FBI : Portés Disparus, puisqu’il s’agit de reconstituer le parcours de vie, les dernières heures, voire derniers jours de la victime. Sauf que là, on ne peut plus faire grand chose pour la victime, déjà morte. Pourquoi se donner cette peine, donc, c’est pour rassurer, soulager la famille, les proches de la personne disparue, qui sauront ainsi ce qu’il est advenu de la victime… Qui nous fait part de ses pensées, en voix-off, se dévoilant un peu. Autrement dit, la série se révèle d’une grande tristesse, dépressive, puisqu’il est question de la mort inéluctable. L’ambiance générale, jamais gaie, et le thème de la série nécessitent qu’on ait le moral avant le visionnage… Bien sûr, le sujet de la série doit normalement être porteur d’espoir : savoir qu’il y a au moins une équipe qui donne de l’importance à n’importe quelle mort anonyme, quelle qu’elle soit, cela peut être rassurant. Mais la série joue énormément sur le pathos, l’émotion facile, forcée. Pour le cast, la série met en vedette surtout Christian Slater, qui signa pour la série après l’échec de My Own Worst Enemy. De ce point de vue, on a un élément semblable à CSI : Miami, l’acteur principal portant en grande partie la série sur ses épaules. Autant Horatio Caine, représentant l’empathie pour les victimes, affichait une certaine inexpressivité, autant Christian Slater joue horriblement mal ici, donnant l’impression parfois de simplement cachetonner. Le casting l’entourant est des plus quelconque et banal, aucun personnage ou interprète ne sortant véritablement du lot, semblable à celui de beaucoup de série : On y retrouve le petit jeune de service, benjamin de l’équipe, ainsi que les séduisantes enquêteuses. Rien de nouveau sous le soleil, en bref… La série ne parvenant pas à proposer des audiences correctes, Elisha Cuthbert fut appelée en renfort, participant à la série à partir du douzième épisode. Sa participation à la série ne la sauva toutefois pas de l’annulation après 17 épisodes produits.
En résumé : La machine “Bruckheimer”, à force d’avoir trop donné, s’épuise et montre de cruels signes de fatigues, ici, manquant de jus et revendant ce qui a déjà été vendu plusieurs fois (sans compter les différentes séries de la franchise Law & Order). De plus, la série se révèle hélas d’une tristesse absolue, même pas sauvé par des personnages ou interprètes qu’on aimerait suivre. Ce qu’ont en général les séries du même genre, au casting plus soigné… On s’ennuie ou on pleure devant la série, jamais distrayante.