Quelques images d’archives montrent la télévision, le Président, son Premier Ministre, les ministres communistes… et la réalisatrice a choisi de nous présenter des témoins, soit des acteurs qui n’occupaient pas le devant de la scène, Robert Lion, Marceau Long, André Henry, soit des militants, un instituteur, un responsable des jeunes giscardiens, un animateur de radio libre (de l’opposition de droite)… Et tous de rendre compte du bouleversement qu’a représenté le 10 mai 1981 : les militants de la veille prenaient leurs fonctions et découvraient à la fois les usages (on ne se fait pas la bise sur le perron de l’Elysée) et les responsabilités du pouvoir, il fallait changer de point de vue sans perdre les valeurs et le Président avait les yeux fixés sur les 110 propositions… Et celles et ceux qui étaient enfants ce jour-là, âgés de 6 ans, de 9 ans, se souviennent de l’explosion de joie ou de l’angoisse de leurs parents. On allait enfin changer la vie, ou on allait tout perdre.
A droite, il y a eu des mauvais perdants : ceux qui ont laissé filer, entre l’élection et la prise de fonction de François Mitterrand, les fonds de l’Etat, certains responsables politiques ou de hauts fonctionnaires stigmatisant une gauche à leurs yeux illégitime, mais d’autres au contraire assuraient la continuité de l’Etat. Cet été là, tous les gens de gauche ont aimé la gauche.
Ce documentaire donne la parole à tous, ceux pour qui cet été fut rose, ceux pour qui il fut noir. Et c’est un formidable film politique, qui parle, au fond, d’engagement citoyen.
Ce film est diffusé ce soir, 24 avril, sur France 5 à 20h35.