MA DOULEUR
MA DOULEUR
Posée là sur mon cœur, elle danse,
Active elle me lance,
Vive elle me tance,
Puis trépigne sans peur,
Elle m’écrase en silence,
M’aplati dans ma souffrance,
M’expédie en souffrances,
Me quitte, rompt, puis immense,
Revient, me ronge, me ruine puis m’élance,
De nouveau revient dans mon silence,
Dans la torpeur de mes errances.
Elle est là, vive et dense,
Comme quelqu’un qui me pousse
A devenir son complice
De ses stupeurs, de ses frayeurs,
Frayeurs venues d’ailleurs
D’on ne sait pas bien,
D’un pays si lointain,
Où n’existe plus la douceur,
Où n’éclosent jamais les fleurs,
Où la vie respire naît et meurt,
Où le jour et la nuit n’ont plus d’heure.
Elle est plantée, si mièvre et si douce,
Elle résiste et prend résidence,
Dans l’âme, fait de la résistance,
Dans le ventre mange votre pitance,
Puis doucement avec insistance
Vous plie, vous broie sans résistance,
Alors, vous l’aimez ; espérez ses souffrances,
Ses caresses et ses grandes désespérances,
Sa douleur n’a plus d’importance,
Elle vous éclate, vous éclabousse
Vous couvre de son écorce qui vous enlace
Elle s’incruste, si absorbante dans sa démence
M’écorche et m’embrasse,
Me blesse et m’encrasse,
M’écume, m’écule et m’écrase
Me brûle, me consume et m’embrase,
M’abandonne m’exclu et me brise
Me dénude, me dépèce et me déphase,
M’égare, me déprave et me grise,
Me désappointe, me dépouille et m’épuise,
Emonde mon courage, l’empâte puis l’épuise,
Puis l’empoigne et l’embaume comme une empuse.
Elle est ce déchirement qui m’accompagne
Elle est cette douceur, et ma compagne.
Je la dompte et la conserve pour seule compagne.
Partout où je vis et respire elle m’accompagne...
C’est ma douleur...
Un cri dans mon cœur...
Georges Adrien PARADIS le 28 août 2007 à 17h00