ETHIOPIQUES.
Encore cette porte cloutée de fer
Et ce visage lentement voilé par une main
La traversée du soleil sur les colombages instables
L’Ethiopie comme paradis
Sinon pour les hommes du moins pour les scorpions
De la corniche du grand hôtel j’observe
Les gisements d’étoffes les badauds à l’heure crépusculaire du marché
Les pyramides d’épices les montreurs de curiosités
La grandeur passée
L’ensevelissement lent
Et avec le sourire
Pêcheurs au lac Awasa beautés prudes et missiles d’argent déchéance dans les plastiques entrailles jetées à la convoitise des marabouts
Les peuples peints de madame Riefenstahl
Cheveux beurrés coiffes d’argile jeunes guerriers enduits de blanc en contraposto main sur la hanche et regard défiant
Rêveries de Michel-Ange
Paupières arcs insulaires d’où jaillissent les courants magmatiques
Cherchent maintenant
Filles de joie à Addis
Chute infinie d’un peuple
Débris minéraux et autres scintillations à l’interstice
Un oiseau de paradis tête azur au loup noir me nargue sur branche coupée
Février 2011