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La sécheresse actuelle augure-t-elle d'un été caniculaire ?
Pour l'heure,los prévisions saisonnières, basées sur différents modèles numériques mondiaux et des indices spécifiques laissent penser qu'un changement de temps pourrait se mettre en place en juin avec le retour des précipitations abondantes et une baisse des températures; ensuite, nous pourrions renouer avec un été "proche des normales" voire légèrement plus chaud, mais ponctué d'orages parfois violents. Cette saison orageuse active pourrait freiner l'engrenage de la sécheresse en surface, mais ne résoudra pas le problème de fond (les nappes phréatiques), problème qui pourrait ressurgir si l'automne s'avère chaud et sec à son tour...
source : www.catnat.net
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Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Météo France et le ministère de l'écologie sont en alerte en raison de la sécheresse qui menace la France. Huit départements ont déjà imposé des restrictions d'usage de l'eau et un "comité sécheresse" a été annoncé par la ministre de l'écologie.
Le soleil ne cesse de briller depuis plus de deux semaines et les précipitations sont résiduelles depuis la mi-janvier. Résultat : la France est menacée par la sécheresse. La répartition des zones concernées suit un axe Biarritz-Strasbourg : au nord et dans le sud-ouest l'absence de pluies inquiète les agriculteurs qui craignent des moissons en baisse, alors que le sud-est est largement arrosé.
"S'il ne pleut pas dans les semaines qui viennent, on aura un risque de sécheresse cet été, qui a été anticipé par un certain nombre de départements", a confirmé Nathalie Kosciusko Morizet. "J'ai convoqué le comité sécheresse pour la mi-mai, et à partir de là, il y aura une réunion toutes les six semaines, l'idée étant d'aider tous les usagers à anticiper la situation possible à l'été", a-t-elle également annoncé.
Cette situation est la conséquence de plusieurs années de déficit pluviométrique, environ "58% des nappes phréatiques affichent un niveau inférieur à la normale" en ce mois d'avril, peut-on ainsi lire dans le dernier bulletin BRGM (publié le 1er avril).
"Elle a beau se faire sentir inégalement selon les pays, la hausse des températures est une réalité avec laquelle l'Europe devra composer dans les années à venir", a déclaré pour sa part Zbigniew Kundzewicz, membre du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) et spécialiste des ressources en eau.
"Les changements climatiques vont poser deux problèmes majeurs en Europe concernant l'eau : une augmentation du déficit en eau dans le sud de l'Europe et une augmentation des inondations dans d'autres endroits", avertissait la semaine dernière le climatologue polonais, pour qui "les méthodes actuelles de gestion risquent de ne pas être adéquates pour réduire les impacts négatifs des changements climatiques".
Les disparités géographiques
Selon le BRGM, des "précipitations déficitaires" depuis mars, ont été observés de l'Aquitaine aux côtes de la Manche, de même qu'en Bretagne, en Champagne-Ardennes, Lorraine, Franche-Comté, et sur les Alpes du Nord. Dans l'Aveyron, on a enregistré cinq mois consécutifs pratiquement sans aucune précipitation.
Des restrictions d'arrosage ont lieu dans la Vienne, la Charente et le Cher. Dans les Deux-Sèvres et en Charente-Maritime, l'irrigation des champs est interdite entre 10 heures et 19 heures, sauf pour les cultures maraîchères. En Seine-et-Marne et dans l'Essonne, la restriction est totale autour de la nappe de Champigny. Toujours en Ile-de-France, la nappe du calcaire du Lutétien et des sables de l'Yprésien présentent aussi des niveaux inférieurs à la normale. En Rhône-Alpes, les nappes du Bas Dauphiné atteignent des niveaux "globalement bas".
L'arc méditerranée est lui épargné, ayant connu des précipitations excédentaires en mars. Les nappes du PACA et du Languedoc-Roussillon sont référencées comme "normales" ou "proches de la normale" par le BRGM.
Les météorologues s'inquiètent d'autant plus de la situation que la période n'est pas propice. En effet, le temps très doux depuis le début de l'année a entraîné le démarrage précoce de la végétation et une demande en eau plus élevée qu'en temps normal. En plein développement, la végétation absorbe beaucoup d'eau des sols superficiels. L'assèchement des sols par cette végétation et l'évaporation due à la chaleur actuelle accélèrent le processus de sécheresse.
Cyrille Milard, président du canton de la fédération des exploitants agricoles de Nangis, a ainsi noté une avance de 15 jours sur le calendrier de croissance dans certaines cultures, ce qui augurerait d'une baisse de rendement à la moisson de juillet.
Evidemment, la France n'est pas la seule touchée. Toute l'Europe du Nord sur une large bande allant de l'Angleterre à la Pologne, en passant par le Benelux et l'Allemagne, subit une sécheresse déjà considérée comme la plus sévère depuis des décennies. L'Institut météorologique suisse a réalisé une étude comparative des grandes sécheresses et il estime "que les quatre premiers mois de 2011 sont encore plus secs que les mois correspondants de 1976", évoquant même "la pire sécheresse jamais enregistrée en Suisse depuis 1870", rapporte l'AFP.
Selon l'agence Agritel, cette situation n'est pas sans conséquence sur les prix du blé qui auraient progressé de 15 % en un mois. Des conditions climatiques qui interviennent après les incidents climatiques de la Russie et de l'Australie, deux exportateurs majeurs de blé dans le monde, ajoute Agritel.
Pour consulter le détail des arrêtés préfectoraux :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Point-situation-secheresse.html
http://www.brgm.fr/index.jsp
Alicia Muñoz
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