Le NPD est en feu. Il grimpe dans les sondages, et détrône le Bloc au Québec. Mais pourquoi séduit-il les Québécois ?
Le plan de match du NPD, c’est d’attaquer les grandes entreprises et les riches. On veut abolir les subventions aux pétrolières et autres pollueurs. Hausser les impôts des entreprises. Déclarer la guerre aux paradis fiscaux. Mettre au pas les cartes de crédit !
On parle à la classe moyenne. On lui dit ce qu’elle veut entendre. Une classe moyenne qui se démène pour joindre les deux bouts, et qui tolère mal les cadeaux aux entreprises et aux riches. Un message simple et efficace, qui « rentre au poste ».
Les libéraux aussi jouent la carte populiste. Avec leur discours pro-famille et anti-grande entreprise. Mais quand ça sort de la bouche de Michael Ignatieff, on ne le croit pas. Ça sent le discours rédigé par un inconnu. Et prononcé par un homme qu’on vient de décongeler après 20 ans. Quand ça sort de la bouche de Jack Layton, c’est chaud. Ça vient du fond du cœur.
Jack Layton.
Un programme réaliste?
Passons aux choses sérieuses. Quelqu’un l’a-t-il lu, le programme du NPD ?
En gros, on veut aller chercher $9 milliards dans les poches des entreprises et des riches. Et on dépensera $9 milliards sur une foule de nouveaux programmes. Augmenter l’aide aux pays pauvres, aider les pompiers, les étudiants, les garderies, les routes, les musées, ma grand-mère, votre grand-mère, etc.
Jack Layton veut aussi doubler les prestations de nos régimes de retraite publics (la RRQ au Québec, par exemple). Comment ? Le NPD n’en dit rien. Nous payons déjà 10% de RRQ sur chaque paye (incluant la part de notre employeur). Faudra-t-il payer 20 % ?
Le NPD propose aussi un système d’échange de permis de polluer, qui rapporterait $3,6 milliards la première année. Sauf que la valeur des permis — donc des revenus — est imprévisible, si on se fie à l’expérience européenne. Qu’importe ! Le NPD a déjà prévu dépenser presque tout cet argent. En lançant une quinzaine d’« initiatives vertes » dont le coût, lui, sera bien réel.
Bref, on va nuire aux grandes entreprises — et indirectement aux consommateurs et aux travailleurs —, afin que l’État puisse dépenser encore plus.
Si au moins on remettait une partie de l’argent directement dans les poches des contribuables. Ce que le Parti vert propose, d’ailleurs, avec sa taxe carbone. Non. Le NPD veut tout contrôler.
Un répit aux familles ?
Il y a du bon dans ce programme. Comme les baisses d’impôts aux petites entreprises, l’élimination de subventions, et la lutte aux paradis fiscaux, entre autres. Saluons aussi la volonté de défendre les intérêts des retraités et travailleurs invalides en cas de faillite de leur entreprise.
Mais le slogan du NPD, c’est : « Donner un répit aux familles ». Je sais pas vous, mais pour moi, un répit ça veut dire moins d’impôts, moins de taxes à payer. Plus d’argent dans mes poches. Or, nulle part dans le programme du NPD est-il question de réduction de la taille de l’État, ou même d’équilibre budgétaire.
Mémo aux politiciens : si vous voulez aider les enfants et les jeunes familles, dépensez moins. Et cesser de vous endetter. Vous pourrez ainsi baisser leurs impôts un jour. L’impression que me donne le NPD, c’est le contraire. On va taxer les citoyens et les entreprises un peu plus chaque année, pour financer un État qui grossit constamment.
Qu’est-ce qui fait courir Jack ? Les Québécois en ont peut-être marre du Bloc. Pour le reste, ils craquent pour un politicien sympathique. Qui leur promet la voie facile, une vie au-dessus de leurs moyens, et de refiler la facture aux générations suivantes. Rien de nouveau.