Dépêche
Rabat – Le département de la pêche maritime a décidé, dans le cadre de la préservation de la ressource céphalopodière, d’instaurer à partir du 5 mai prochain une période de repos biologique dans la pêcherie poulpière tout au long du littoral marocain, pendant la saison du printemps, en vue de protéger le stock parental.
« L’instauration de cette période d’arrêt de la pêche au poulpe généralisé sur tout le littoral national, au titre de la saison du printemps, caractérisée par le démarrage de la période de reproduction de l’espèce poulpe, vise à préserver le stock parental, à garantir la reconstitution du stock et à lutter contre toute forme de pêche illicite », indique un communiqué du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, dont copie est parvenue mercredi à la MAP.
Selon le département de la pêche maritime, « la mise en œuvre de cet arrêt de pêche généralisé revêt un caractère d’intérêt général. Son respect aura un apport conséquent dans l’essor de la pêcherie poulpière ».
Cette mesure intervient dans le cadre du plan d’aménagement de la pêcherie poulpière mis en application depuis 2004. Un plan qui s’inscrit profondément dans le cadre de la vision de la stratégie Halieutis et dont les dispositions de gestion de la pêcherie font l’objet d’une dynamique évolutive et s’adaptent avec l’évolution des indicateurs biologiques et socio-économiques de cette pêcherie.
Cette pêcherie qui fait l’objet de deux repos biologiques par an, depuis 1989, demeure marquée par sa fragilité et la faiblesse de ses indices d’abondance. C’est ce qui est ressorti des résultats de la dernière campagne de prospection réalisée par le navire de recherche de l’Institut national de recherche halieutique (INRH), entre le 24 mars et 03 avril 2011, confirmant l’état de surexploitation de la pêche au poulpe, ajoute la même source.
Par ailleurs, le département de la pêche Maritime a indiqué avoir entamé, en compagnie des opérateurs, une réflexion autour de la révision du mode de gestion actuel de cette pêcherie, éventuellement à travers l’instauration à titre expérimental d’une seule période de repos biologique, en automne (août-septembre-octobre) avec la possibilité d’ajustement de la date effective de son entrée en vigueur en fonction des résultats de suivi de l’état de la ressource.
Toutefois, poursuit la même source, les facteurs de réussite de cette option restent toutefois tributaires de plusieurs conditions qui retardent pour le moment sa mise en application.
Dans ce sens, le ministère évoque l’abondance du poulpe qui se situe à un niveau d’équilibre permettant aux différents segments de pêcher dans l’unité d’aménagement pendant 9 mois d’activité avec un niveau de rentabilité viable, ce qui n’est pas le cas actuellement conformément aux résultats scientifiques de l’INRH.
Le ministère souligne aussi que tous les pots actuellement immergés soient retirés de la mer avant de lancer la pêche à la turlutte et que les moyens de contrôle soient assurés au niveau local. L’opération de nettoyage nécessite un délai et une logistique à mettre en place avec les autorités de contrôle.
Il faut également prouver scientifiquement que la turlutte aura moins d’impact que les pots sur le stock des géniteurs, ce qui nécessite une appréciation scientifique de cet engin, insiste la même source, affirmant que le système de VMS (contrôle le satellitaire des navires) doit être opérationnel à bord de tous les chalutiers (côtiers et hauturiers).
Ainsi, compte tenu du fait que les conditions de réussite de cette mesure ne sont pas réunies, et dans une approche précautionneuse tenant compte de la situation de la pêcherie surexploitée et en vue de garantir la préservation de cette ressource, le département de la pêche a jugé nécessaire de différer l’application d’une telle mesure.
MAP