Gâteau d'anniversaire
Le leitmotiv revient chaque année : « c’est le plus bel anniversaire de ma vie » dit JaimeTout.
« Toujours plus« répond son frère.
Cela fait… aïe, longtemps que j’organise pour mes trois enfants des fêtes d’anniversaire. Comme mon âme de cantinière me pousse toujours à faire à manger pour vingt, l’adage chez nous étant, s’il y en a pour cinq, il y en a pour quinze, en atteste encore les spaghettis de ce midi, il en reste pour les trois prochains repas, donc mes habitudes de mère de famille nombreuse, adepte du : la porte est toujours ouverte, font que les enfants invitent leurs copains et copines pas seulement pour le goûter mais pour le repas, celui du midi lorsqu’ils étaient plus petits et plus tard celui du soir pour faire comme les grands.
Oui, ce qui fait un paquet d’heures à gérer une meute hurlante, aux mains collantes mais quant on aime…
JaimeTout est un fan des pièces montées, l’année dernière c’était choux à la crème chocolat et comme le pâtissier, par manque d’habitude sur les commandes chocolatées, s’était trompé et avait fourré les choux uniquement à la vanille, il nous avait offert la même quantité au chocolat mais non montés, on a bouffé des choux choco/vanille en alternance pendant une semaine, overdose !
Le rêve n’était réalisé qu’à moitié, son truc, lui c’est le gâteau à étages, l’année dernière ils étaient vingt mômes, je m’étais « contentée » de faire le buffet et le GO toute la journée (il pleuvait, on a fini au concours de danse et karaoké sur YouTube, j’ai décroché quant ils ont attaqué, tangos et valses, si, ils savent danser tout ça à 12 ans) et j’avais laissé le soin du dessert au pâtissier du coin. Cette année, avec repas du soir et dortoir, nous avons limité l’invasion à une petite dizaine.
Croyant (à tort, évidemment) que cette année je pourrais m’en dispenser, dans l’organisation j’avait un peu zappé l’étape du dessert, pensant pouvoir me contenter d’un gâteau au chocolat genre brownie, un gâteau sans oeuf pour l’allergique de service et un autre pour pas que les deux premiers s’ennuient dont je n’avais encore qu’une vague idée.
Et le matin du grand jour parce que ça fait quinze jours qu’on entend cinquante fois par jour, dans xx jours, c’est la fête de mon anniv, dans xx, c’est la fête… à force on finirait par ne plus l’entendre et laisser passer la date. Bon nan, c’est pas possible, mais donc le matin le disque change et j’entends : et si on faisait une pièce montée ?
Voilà que ça recommence ! Pour ce soir ? Tu ne crois pas que c’est un peu tard pour se réveiller ? Je vous fais la version soft, pour celle non édulcorée, vous faîtes comme pour vous la mère courroucée, fustigeant petit dernier sur son manque d’organisation,de s’y prendre deux heures à l’avance, j’aurais pas le temps, c’est hors de question avec toute la tablée à nourrir, j’ai rien commencé, c’est toujours pareil, il faudrait apprendre à conjuguer et à appliquer le verbe an-ti-ci-per, c’est HORS-DE-QUESTION.
Et voilà le résultat, je tiens à vous prévenir, les commentaires, genre, c’était bien la peine de piquer ta crise ou tu tiens pas ce que tu dis ou tu t’énerves et puis finalement…. et autres seront impitoyablement passés à la corbeille informatique et « supprimer définitivement », qu’on se le dise !
Pour la déco, je n’avais qu’une heure devant moi, alors rien d’extraordinaire. Macaronette est mon inspiratrice en matière de modelage, elle vous explique tout avec pédagogie en vous laissant croire que MadameToutLeMonde peut faire une sorcière, un Schtroumpf ou Sharmillon plus vrai que nature. Je veux bien le croire, pour l’instant c’est moi qui me contente de rêver devant ses réalisations, en attendant elle m’a motivée pour me lancer dans un premier gâteau à étages.
POUR UN GROS bon GÂTEAU SI VOUS AVEZ 4 HEURES À TUER
2 GÂTEAUX
J’ai utilisé la recette de Savarin de mes babas mais cuite dans des moules à manquer, on les fait l’une après l’autre, l’une cuit pendant que vous faîtes l’autre, on démoule après que le gâteau ait tiédi parce que si on le casse, il faut prévoir le sac en papier pour la crise de spasmophilie qui s’ensuit et on perd du temps, vu qu’on en a pas tant que ça autant réservé les crises de panique pour un autre jour, ça peut meubler une soirée ou il n’y a rien à la télé, par exemple. Si on a deux moules c’est mieux aussi côté gain de temps.
CRÈME AU BEURRE PRALINÉE
Peser et laisser à température ambiante 100 g de beurre. Travailler dans une casserole 75 g sucre et 2 jaunes d’œufs. Ajouter 1/2 c à c de farine de maïs, délayer avec 12 cl de lait bouillant.
Lier sur feu très doux sans cesser de tourner et sans laisser bouillir. Lorsque la crème épaissit, laisser refroidir et mettre au frais. Fouetter le beurre ramolli dans une terrine et incorporer petit à petit à la crème préparée. Ajouter 1 c à soupe de pralin.
CRÈME CHOCOLAT encore pralinée mais c’est pas obligé
Mettre chauffer 20 cl de crème liquide. Ajouter 1 cuillère à café d’agar agar. Y faire fondre 100 g de chocolat noir et un pot de 200 g de pâte à tartiner aux noisettes. La préparation me semblait un peu juste et trop liquide pour garnir le gâteau, j’ai donc monté une chantilly après avoir mis 25 cl de crème entière au congélateur dans le bol du robot. Ajouter au chocolat lorsqu’il est complètement refroidi et réfrigéré. Pour s’éviter la pâte à tartiner, faire une ganache avec 20 cl de crème et 200 g de chocolat + la chantilly.
PÂTE À SUCRE
Une galère, parce que faire le gâteau en décidant au fur et à mesure de son fourrage et de sa couverture n’est déjà pas une mince affaire mais commencer la déco à 17 h après que JaimeTout, toujours plein d’idées mais sans aucun sens des réalités, ait lancé : si on faisait une déco comme un cadeau ?
J’ai refait la grande scène du deux, oui un jour comme celui-ci, on ne compte pas, scrogneugneu mais pourquoi ne t’ai-je pas criogénéïsé à la naissance, histoire de te décongeler quand j’aurais la patience ? Tout en sortant le sucre glace, et en expédiant Namour pour la dix-huitième fois au ravitaillement, pas assez de sucre, je lui aurais bien demandé, du glucose et de la glycérine après interrogation de mon pote google, finalement des marshmallows semblaient plus simples et ici c’est presque leur berceau.
Pour la pâte à sucre, je me suis faite aidée par Desserts créations, Femme2, C’est maman qui l’a fait, Chef Simon, Pâte à sucre (heureusement je lis vite). Comprenant que la glycérine conjuguée au glucose avait l’air d’être le must mais pas réalisable dans l’immédiat, je me suis rabattue sur les marshmallows facile à trouver et à la recette hypersimple, tu fonds le machin au micro-ondes, MO pour les intimes, tu touilles avec le sucre et hop un coup de rouleau magique, tu couvres le gâteau, mais bon…
Que nenni, tu chauffes 50 g de bonbons, ils gonflent, tu touilles, ça colle, tu mets 2 c à s de sucre, ça devient dur, t’y mets les doigts et tu te brûles. N’allant pas m’avouer vaincu, je réchauffe, je mets une cuillère à soupe de glucose, j’ai inauguré le pot pour l’occasion, j’en colle partout, je me débats avec les fils, j’y mets les doigts et j’obtiens… une pierre. Exit, les marshmallows, le bonbon, tu sors !
Passons à une autre méthode : je bas 1 blanc d’oeuf, j’ajoute avec deux cuillères à soupe chauffées sous l’eau chaude le sirop de glucose, ça se passe beaucoup mieux et petit à petit j’ajoute 500 g de sucre glace.
Comme je n’aime pas gâcher, j’ai refait chauffer le caillou de shamallow et travaillée avec les doigts petit à petit les deux préparations pour finir par obtenir une merveilleuse pâte à sucre maison facile à étaler, à teinter et à travailler.
MONTAGE
Ouvrir les gâteaux en deux, tartiner l’un avec la crème au beurre, l’autre avec la crème au chocolat.
Poser les gâteaux l’un sur l’autre, étaler une première couche de crème pour boucher les trous et les bords des gâteaux. Etaler une deuxième couche pour égaliser au mieux, il me manque une spatule qui doit s’avérer plus pratique que la maryse.
Pour rouler la pâte à sucre, saupoudrer le plan de travail et le rouleau de sucre glace, ne pas trop appuyer, rouler léger et vérifier que la pâte n’ait pas collée sur le plan. Découper à l’emporte pièce ou au couteau, donner du relief avec un cure dents, malaxer, tourner, rouler, amusez-vous.
Un : JaimeTout en aurait pleuré de bonheur, d’accord il est émotif, mais quand même.
Deux : Il était très bon.
Trois : une des filles a trouvé que c’était dommage de le couper, il était si beau. Des enfants bien élevés et polis, je vous dis.