Jacques ABEILLE, Les jardins statuaires, dessins de François SCHUITEN, Éditions Attila, Paris, 2010, première édition aux éditions Flammarion en 1982 (473 pages).
Quand on parle de « beaux livres », c'est généralement que, Noël approchant, les éditeurs et marchands nous proposent de lourdes galettes et briques richement illustrées, érudites ou non, qui finiront en décoration de la table à café du salon. Les Éditions Attila font de beaux livres à l'année. Témoin la nouvelle édition de ce roman, et qui marque mes débuts en photo : voici, avec une petite mise en espace, les deux couvertures ouvertes.
Mais il y a plus, et j'y reviendrai, un magnifique roman, que je me hâte de savourer lentement depuis trois semaines et qui me laisse, page après page, complètement ravi. N'attendez pas ma bafouille pour vous le procurer en librairie ou à la bibliothèque; pour moi, il me réconcilie avec le roman, avec lequel le pavé, aussi suffisant qu'insuffisant, d'un certain scribe d'ici m'avait brouillé.
Présentation de l'éditeur
« Que dire d'une oeuvre si ample qu'elle échappe aux catégories littéraires ? Les Jardins statuaires, c'est à la fois une fable, un roman d'aventure, un récit de voyage, un conte philosophique. À une époque indéterminée, un voyageur découvre un monde mystérieux où, dans des domaines protégés par de vastes enceintes, les hommes cultivent des statues...
» Nourri à la lecture des surréalistes, mais aussi des romans populaires, Jacques Abeille (né en 1942) a créé une oeuvre qui rejoint celles de Mervyn Peake, de Julien Gracq, de Tolkien, mais dont le destin dessine une légende noire : tapuscrit égaré, faillites d'éditeurs, incendies et malchances ont concouru pendant trente ans à l'occultation de ce roman sans équivalent dans la littérature française. »