La France est bien le pays le plus inclassable qui soit. Nous avons le président de la République le plus impopulaire que nous n'ayons jamais eu, exécré de par sa personnalité, rejeté de par sa politique, moqué par presque tous, y compris à l'étranger, tout le monde ou presque n'attend qu'une chose : l'élection de 2012 pour pouvoir enfin tourner la page de ses 5 années calamiteuse. Et pourtant, c'est avec un grand sourire et beaucoup d'aplomb que celui-ci peut se permettre de proclamer devant un cercle de fidèles : l'élection, je la sens bien. Le plus paradoxal dans tout cela, c'est qu'il n'a pas forcément tort.
Dans une démocratie digne de ce nom, Nicolas Sarkozy n'aurait aucune chance de se faire réélire. On peut même raisonnablement imaginer qu'avec les scandales moraux qui ont émailler son mandat, il est bien des pays où il aurait été contraint de démissionner. En France, point de cela, il est à la barre, et il pense qu'il peut être réélu.
Non pas que d'un coup, les Français tombent sur la tête et découvrent qu'ils ont à faire à un vrai génie de la politique qu'ils ont injustement méprisé. Soyons rassuré, le peuple Français est suffisamment adulte et responsable pour ne pas être attiré deux fois de suite par les mêmes sirènes. Ce ne sont pas les futures promesses, ni son bilan passé qui permettront à Nicolas Sarkozy de garder son poste.
Mais alors, qu'est-ce qui lui permet d'espérer ? La tactique et la manipulation. Nicolas Sarkozy joue sur les peurs pour faire monter les uns, es pére en la division des autres pour leur passer devant. Bref, en coulisses, c'est tout un jeu subtil de petites phrases, de combines, d'alliances qui se met en place. Le jeu politique en sort complètement perverti : le vainqueur de 2012 ne sera pas celui qui portera le meilleur programme, mais celui qui aura les meilleurs conseillers, qui passe le mieux à la télé, le meilleur tacticien.
Tout cela est nauséabond et alimente le dédain des Français envers la classe politique. Ils attendent sincérité et vérité, là où il n'y a plus que mensonges et manipulations. A ce petit jeu, il ne peut y avoir que deux vainqueurs : l'extrême-droite évidemment qui depuis toujours prospère sur les rancoeurs de toutes sortes, et paradoxalement le président sortant, puisqu'il est avéré qu'à ce jeu de stratègie il est le meilleur.
Rejeté de toutes parts, Nicolas Sarkozy est ultra minoritaire dans l'opinion. 70 % des Français ne veulent plus de lui. Pourtant, il a encore de vraies chances pour se succéder à lui-même. Est-ce vraiment démocratique ?
Sur le sujet :
Voilà comment Nicolas Sarkozy sera réélu selon la pire racaille ou sarkofrance.
Sur d'autres sujets :
Joli petit billet sur Interférences sur la litanie des fait divers.
dasola a un avis mitigé sur le film "La pecora nera " d'Ascanio Celestini.
Quelques citations intéressantes d'oligarques chez jef.
pensee libre s'inquiète devant les déserts médicaux.