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Bilan de compétences

Publié le 22 avril 2011 par Kristobal @kristoguy

Le lundi sonne le glas de votre bonne humeur, vous êtes lassés de votre travail, vos collègues vous épuisent, vous vous demandez si vous êtes vraiment à votre place ? Vous êtes vraisemblablement prêt à réaliser un bilan de compétences. Pour qui ? Les salariés sont de plus en plus enclins à s’interroger sur leur carrière : le bien-fondé de leurs choix professionnels, les opportunités d’évolution de carrière, l’analyse de leurs compétences … sont des préoccupations importantes aux yeux de nombreux actifs. Le bilan de compétences a pour objectif de leur permettre d'analyser leurs qualités professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel, ou de le redéfinir et, le cas échéant, d’envisager un projet de formation. Comment ? Souvent à l’initiative du salarié, il peut cependant être accompli sur proposition de l'employeur, avec le consentement du travailleur. Il est toujours réalisé par un prestataire extérieur à l'entreprise, selon une organisation très précise. Les salariés peuvent demander à bénéficier à cette occasion d'un congé. La démarche comprend trois étapes sous la conduite du prestataire. Une phase préliminaire au cours de laquelle le bénéficiaire s’engage clairement dans sa démarche, définit la nature de ses besoins et prend connaissance du déroulement du bilan de compétences Une phase d’investigation permettant au bénéficiaire d’analyser ses motivations et intérêts professionnels et personnels et d’identifier ses compétences, d’évaluer ses connaissances et ainsi de déterminer ses possibilités professionnelles futures ; Une phase de conclusion qui, par la voie d’entretiens personnalisés, permet au bénéficiaire de prendre connaissance des résultats détaillés de la phase d’investigation ; c’est alors qu’il envisage ou non la mise en place d’un nouveau projet professionnel. Cette phase de conclusion se termine par la présentation au bénéficiaire du document de synthèse dont il est l’unique destinataire.

Alain-Jean Pares, directeur de la société Compétences et Métiers, spécialisée dans la réalisation de bilans de compétences a répondu à nos questions : Faut-il nécessairement savoir ce que l’on veut faire lorsque l’on s’engage dans un bilan de compétences ? A-J Pares : Non, le bilan de compétences s’impose lorsque le salarié est justement en questionnement par rapport à lui-même. Quand il s’interroge sur ses qualités professionnelles, sur ses capacités à évoluer dans son métier, lorsque il souffre d’un mal être professionnel qu’il ne parvient pas à gérer. Les conseillères sont là pour l’aider à trouver lui-même les réponses à ses interrogations. Le bilan de compétences amène-t-il forcément à un changement d’orientation professionnelle ? A-J Pares : C’est parfois le cas mais pas automatiquement. Il peut faire apparaître que la personne a choisi le bon métier mais que l’entreprise où il l’exerce ne lui convient pas, ou plus. Ou encore qu’il est temps pour lui de changer de fonction dans le même secteur. Ou encore que se voie d’épanouissement personnelle est ailleurs. Les supérieurs ou l’équipe du salarié sont-ils informés des résultats du bilan ? A-J Pares : Les résultats sont strictement confidentiels. Aucune information n'est communiquée à l'entreprise. À l’issue du bilan, la synthèse personnelle sert au salarié d’aide à la refonte de son CV et lui permet d’énoncer au mieux ses compétences lors d'un entretien d'embauche. De plus, les salariés qui profitent d’un bilan de compétences n’ont pas l’obligation d’en informer leur hiérarchie. Ils adressent directement leur demande aux organismes responsables, Fongecif ou Opca suivant les cas.

Seuls les salariés peuvent profiter d’un tel bilan ? A-J Pares : Les salariés ont le plus de facilités de financement, ils sont donc majoritaires. Cependant, des personnes sans emploi, des étudiants peuvent aussi faire un bilan de compétences. Seulement, son financement est à leur charge.

S’ensuit-il systématiquement une orientation vers une formation ? A-J Pares : Non, mais notre cabinet fournit des conseils précis sur les formations disponibles qui conviennent au demandeur si ses objectifs impliquent une formation. Ces formations peuvent être courtes ou longues et dans tous les cas, les écoles de formation vers lesquelles nous dirigeons nos bénéficiaires sont toutes reconnues et extrêmement sérieuses. Remarquez-vous une augmentation de la demande ? A-J Pares : Oui, c’est très net. De plus en plus de salariés s’interrogent sur leur épanouissement professionnel, sur leur avenir, sur l’évolution à laquelle ils peuvent prétendre. Cela va de pair avec une tendance générale à l’analyse et à l’écoute de ses besoins personnels. Les femmes sont encore plus nombreuses que les hommes à souhaiter faire un bilan de compétences, puisqu’elles représentent 68 % des bilans effectués. Concrètement, combien de temps faut-il prévoir pour un bilan ? A-J Pares : C’est un travail à long terme. Parce qu’il comporte une importante part de réflexion et de travail personnel. Nous comptons, chez Compétences et Métiers, 16 à 18 h de face à face avec la conseillère sur environ 24 heures de bilan répartis en temps de travail personnel, tests… Cela s’étale sur plusieurs mois à raison d’un rendez-vous d’une à deux heures tous les 15 jours. Cette fréquence permet au salarié de murir sa réflexion et de la laisser « décanter ». Ces moments sont absolument indispensables pour que le processus de réflexion et d’analyse soit efficace. Et que la formation choisie amène le demandeur vers un avenir professionnel en adéquation avec ses qualités et ses désirs.


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