Critique film : Le Chaperon Rouge (Red Riding Hood), réalisé par Catherine Hardwicke, avec Amanda Seyfried, Gary Oldman, Billy Burke, Shiloh Fernandez… sortie cinéma 04/2011
Certains films vous alertent dès la BA : « Attention ! Je suis une prouesse marketing / erreur cinématographique destinée à racketter le fric des minettes de 10 à 15 ans qui auront « chaud » pour la première fois en fantasmant sur des acteurs clones de Robert Pattinson. Pour ajouter à la chronique d’une catastrophe annoncée, Catherine Hardwick, réalisatrice déchue du Chapitre 1 de l’immense blague Twilight, passe derrière la caméra. Elle qui m’avait réellement emballé avec Les Seigneurs de Dogtown a définitivement succombé au côté obscur et ne pond désormais que du bas de gamme.
Les dialogues sont d’une pauvreté affligeante, le jeu d’acteur déconcertant, la maigreur des idées et des moyens pour les effets visuels et les décors (neige en polystyrène, plastique imitation bois) tient réellement du foutage de gueule. Si encore le tout tenait sur un scénario valable, le côté cheap pourrait être pardonné. Mais en l’occurrence, l’adaptation fait gravement défaut au conte original et les personnages sont aussi creux que pâles. La possibilité d’un Chaperon Rouge un peu dark, un peu sensuel, un peu gothique, n’est pas déplaisante et le gâchis de ce potentiel au profit d’un emballage même pas esthétique est terriblement décevant. Enfin, sans même avoir la présence d’esprit de les assumer au second degré, des clichés terrifiants et clairement incohérents s’enchaînent et les effets de caméra aléatoires, presque inintelligents, n’aident en rien à dépolluer l’atmosphère affreusement nauséabonde.
Le Chaperon Rouge trouve son seul intérêt dans la volonté du spectateur de résoudre le mystère de l’identité du loup. Juste pour la forme cela dit. Une fois le coupable longuement et mielleusement dénoncé, il ne reste rien à mordre pour qualifier positivement cet indigne échec.
2/10