Rose est un cinéaste inégal qui a œuvré dans différents genres (Ludwig van B, Ivansxtc adaptation de Tolstoï jamais sortie…) mais dont les intrusions dans l’univers de la fantaisie ont toujours fait mouche.Mais revenons à ce Paperhouse, plongée dans l’inconscient d’une jeune fille. Cette œuvre est une véritable incarnation « du Tigre de papier « désigné par Lacan en psychanalyse. Le film met en scène Ana qui s'enfonce de plus en plus dans le monde des rêves. Une maison inquiétante, un enfant poursuivi, un croquemitaine rôdant dans les environs. Ana pénètre de plus en plus souvent dans le royaume des songes à travers le dessin de la maison qu’elle a réalisée.
Parperhouse est une réalisation à part mélangeant comédie, drame, horreur et merveilleux. Les séquences de terreur sont vraiment impressionnantes non par leur contenu graphique, mais par leur capacité à nous rappeler nos propres cauchemars. La figure du père Fouettard, les peurs enfantines sont rendues tangibles à l’écran par Rose.
Son talent de metteur en scène fait oublier le budget très modeste de l’œuvre, le réalisateur excelle dans la direction d’acteurs et la création d’une ambiance comme il le fera dans Candyman. Surtout, il est l‘un des rares cinéastes à réussir l’adaptation du conte dans sa dimension horrifique. À ce titre, Candyman est une version horrifique de La belle et la bête.
Certains grincheux ont trouvé la fin du film décalée. Pourtant si l’on analyse la progression du film grâce au filtre de la psychanalyse (logique, le film est constitué de rêves), l’œuvre est alors d’une grande unité. Sans vous révéler la conclusion, je vous rappellerai les paroles de Lcan concernant « Le tigre de papier » : « Qu’est-ce qu’il y a de plus tigre de papier qu’une phobie ? La phobie d’un enfant se porte très souvent sur des tigres qui sont dans son album, des tigres réellement en papier. (…) Il faut donner toute son importance au fait que, pour combler une question qui ne peut pas se résoudre au niveau de son angoisse intolérable, le sujet n’a d’autre ressource que de se fomenter la peur d’un tigre de papier. (…) Il y a le lien le plus étroit entre la structure du sujet et le fait que la question est ainsi comblée par la peur. C’est au moment où la personne du petit Hans est tout entière devenue un symptôme que le monde ou tout au moins, l’hommelle en face de laquelle il est, et qui est le fondement de ce monde, se transforme toute seule en tigre de papier, elle se fait tout d’un coup grimaçante, et se met à faire peur. »
LE TRAILER DE PAPERHOUSE
Un film oublié à découvrir, grand prix de l’étrange à Avoriaz. Une seule adresse pour le télécharger. : http://lesintrouvables.blogspot.com/2011/01/paperhouse.html
Remerciez par un commentaire Acromega et sa bande pour nous offrir tellement de bons films.
Bon week-end et bonne séance du Mad Will !