Le gouvernement a dévoilé aujourd’hui une « prime à la casse » pour les chaudières au fioul afin de rendre le parc plus efficace, un dispositif similaire à celui instauré il y a moins de deux mois pour les chaudières à gaz, sur fond d’augmentation généralisée des prix de l’énergie.
Le ministre de l’Energie Eric Besson a annoncé la mise en place d’ici début mai d’une prime pour les détenteurs d’appareils vieux de plus de 15 ans. Ils pourront recevoir un minimum de 100 euros pour l’achat d’une chaudière basse température ou de 250 euros pour celui d’une chaudière à condensation au fioul.
« Une chaudière au fioul neuve vaut entre 3.000 et 6.000 euros. Mais le remplacement d’une chaudière vieille de 15 ans, associé à une isolation de toiture, peut faire diminuer de 50% la facture d’énergie », a assuré à l’AFP Frédéric Plan, délégué général de la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C).
Selon les chiffres de l’administration, le prix de vente moyen du fioul domestique a bondi de plus de 21% depuis un an.
M. Besson a expliqué que cette prime sera « donnée par un fournisseur de fioul à son client particulier pour changer sa chaudière ancienne contre un appareil moderne et performant ». Les principales compagnies distributrices de fioul, dont la première d’entre elles, Total, ont adhéré à ce dispositif.
En France, plus de 15% des résidences principales sont chauffées au fioul. Cela représente environ 900.000 appartements et 3,5 millions de maisons individuelles. Selon la FF3C, plus d’un million de logements sont équipés de chaudières de plus de 20 ans.
« Nous leur donnons ainsi (aux professionnels, ndlr) la possibilité de mettre en oeuvre leurs obligations contenues dans le Grenelle de l’environnement puisque, fiscalement, ils vont pouvoir utiliser ce que l’on appelle les certificats d’économie d’énergie », a expliqué M. Besson.
L’obtention de ces certificats impose aux fournisseurs de fioul, électricité, ou gaz, de favoriser des économies d’énergie par le développement d’installations plus économes, qu’il s’agisse de chaudières, de panneaux solaires ou de matériaux isolants dans les bâtiments.
La décision du gouvernement tombe moins de deux mois après l’instauration d’une « prime à la casse » pour les chaudières au gaz, sur le même modèle (100 ou 250 euros selon le type d’appareil).
Le gouvernement a multiplié ces derniers mois les tentatives pour limiter l’impact de l’augmentation généralisée des prix de l’énergie (électricité, gaz, carburant) sur le pouvoir d’achat des Français, qui est revenu au centre du débat politique.
Depuis un an, les prix de l’énergie ont flambé de 15%, dans le sillage de la hausse des prix du pétrole brut, selon l’Insee.
Le gouvernement a gelé le prix du gaz pour les douze mois à venir, plafonné la hausse de celui de l’électricité, et augmenté les déductions fiscales pour les automobilistes.
Pour M. Plan, la décision gouvernementale « tombe à un bon moment » car la saison estivale, peu propice aux travaux est bientôt là.