On le sait, journalistes d'opposition en Russie est loin d'être facile : enfermement pour propos jugés extrémistes et incitation à la haine (Boris Stomakhine), assassinats (Ana Politkovskaïa, Vladislav Listev, Dmitri Kholodov, Artiom Borovik, …), perquisitions, interdiction de rentrer sur le territoire russe pour certains journalistes étrangers ( Natalia Morar)…
Aujourd'hui deux journalistes veulent renoncer à leur nationalité russe. L'un, Alexandre Kosvintse, a demandé, il y a un an, l'asile politique en Ukraine à cause des poursuites des organes de sécurité. Rédacteur en chef du journal régional Reporter Russe et président de la branche locale du Front civique unifié, il préparait une série d'articles sur l'activité du gouverneur de Kemerovo, Aman Touleiev. Lors d'un séjour en Ukraine, il a décidé de ne pas retourner en Russie. Il y a quelques jours, les services migratoires de la région de Lvov lui ont accordé le statut de réfugié. Dans une interview accordée à Radio Svoboda, il dit se sentir très bien en Ukraine, l'atmosphère y étant plus légère, moins pesante.
L'autre, Nicolaï Androuchtchenko, est dans une situation beaucoup plus difficile. Il est actuellement emprisonné pour calomnie envers des fonctionnaires de la Cour de justice et obstacle à l‘exécution d'une décision de justice. Son enquête, publié dans le Nouveau Pétersbourg, démontrait que les jeunes que l'on accusait du crime d'un étudiant africain étaient innocents, le coupable étant un jeune néo-nazi. Androuchtchenko, qui avait déjà des problèmes avec les autorités à l'époque soviétique, est enfermé depuis le 24 novembre et subirait des tortures physiques dues à une panne du système de chauffage. La température dans sa cellule serait proche de zéro, aggravant ses problèmes rénaux. Pour cette raison, il a envoyé une lettre à Vladimir Poutine, annonçant qu'il renonçait à sa nationalité russe.
Le journalisme en Russie, c'est lécher les bottes du pouvoir ou souffrir.
Photo : Svobodanews
О трудностях быть журналистом в России