Par Ronan Chastellier, publié le 22/04/2011 à 11:52
Qu'est-ce qu'être snob?
Peut-on manger les asperges avec les doigts?” C'est une des questions cruciales à laquelle tente de répondre Frédéric Rouvillois dans un livre érudit, Histoire du snobisme (Flammarion). Fondamentalement, le snobisme est un rêve, le rêve d'une grandeur illusoire. “Le manque de modestie, le désir de se situer au-dessus, constitue l'essence du snobisme”, écrit Frédéric Rouvillois. Avec une perspective historique, l'auteur détaille le “fonds commun du snobisme ordinaire”, qui se révèle être une constante du genre humain, remontant bien avant que l'auteur anglais William M. Thackeray ait popularisé les mots “snob” et “snobisme”. On apprendra notamment que Lucculus était le premier mangeur de paon, “non parce qu'il les aimait, mais parce que le paon était plus imposant que les poules et les pintades, venait de plus loin, coûtait plus cher et lui faisait plus d'honneur”.
Etre snob consiste donc à choisir des produits ou des restaurants substantiellement plus chers. On parlera par exemple d'une terrine à “faire pousser des cris”, d'un vin qui coûte “plus cher et nous fait plus d'honneur”, etc. Pour le snob, le monde est donc une surface multitactile où l'on peut s'éprouver psychologiquement en recherchant “l'accord parfait majeur” du bien, du beau, du cher.
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