Cet état lamentable de l'enseignement marocain est, bien évidemment, à associer à un autre classement, celui de l'indice du développement humain du PNUD. Dans ce dernier, le Maroc est 126ème sur 177 pays. Au niveau des pays arabes, il n’y a que la Mauritanie, le Yémen et le Soudan que le Royaume arrive à devancer.
On le sait, le système éducatif marocain est en déphasage flagrant avec les objectifs du développement humain et économique. Il produit depuis belle lurette des longues files de chômeurs inadaptés au marché du travail. De réforme en réforme, l'enseignement marocain se perd entre une arabisation incomplète et francisation superficielle. L'enseignement des langues étrangères est également à la traîne ainsi que la lutte contre l'analphabétisme. Le diagnostic est grave et l'UNESCO ne va pas par quatre chemins: le gouvernement marocain doit opérer un changement radical de sa politique pour garantir l'éducation pour tous en 2015.
Radical ? Il faut plus que cela. Dans un pays qui censure, arbitrairement et illégalement, une des applications éducatives les plus populaires (Google Earth), une révolution académique s'impose avec en prime une remise à niveau de l'enseignement primaire et secondaire public. Actuellement, le constat est plus qu'alarmant: sur 100 élèves au primaire, seuls 13 obtiennent leur baccalauréat, dont 10 après avoir redoublé au moins une fois. Grâce à un système efficace de mérite, il faudrait également encourager les meilleurs et inciter, voire sanctionner les moins bons, élèves comme professeurs.