Nous nous en
doutions un peu, nous recevons la confirmation: le Royaume du Maroc possède un des systèmes d'enseignement les plus vétustes et les plus arriérés de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen
Orient), selon un rapport de la Banque mondiale. Sur 14 pays, le Maroc réussit à occuper le 11ème rang. Une calamité puisque
les derniers de la classe sont le Yémen, le Djibouti et l'Irak, pays politiquement et économiquement instables! Dans ce rapport que vous pouvez télécharger ici en PDF, le Maroc est parmi les derniers dans tous les indices (l'accès, l'équité, l'efficacité et la
qualité). Pire encore, en sciences comme en mathématiques, le Royaume est la lanterne rouge. Affligeant !
Cet état lamentable de l'enseignement marocain est, bien évidemment, à associer à un autre classement, celui de l'indice du
développement humain du PNUD. Dans ce dernier, le Maroc est 126ème sur 177 pays. Au niveau des pays arabes, il n’y
a que la Mauritanie, le Yémen et le Soudan que le Royaume arrive à devancer.
On le sait, le système éducatif marocain est en déphasage flagrant avec les objectifs du développement humain et économique. Il
produit depuis belle lurette des longues files de chômeurs inadaptés au marché du travail. De réforme en réforme, l'enseignement marocain se perd entre une arabisation incomplète et francisation
superficielle. L'enseignement des langues étrangères est également à la traîne ainsi que la lutte contre l'analphabétisme. Le diagnostic est grave et l'UNESCO ne va pas par quatre chemins: le gouvernement marocain doit opérer un changement radical de sa politique pour garantir l'éducation pour tous en 2015.
Radical ? Il faut plus que cela. Dans un pays qui censure, arbitrairement et illégalement, une des
applications éducatives les plus populaires (Google Earth), une révolution académique s'impose avec en prime une remise à niveau de l'enseignement primaire et secondaire public.
Actuellement, le constat est plus qu'alarmant: sur 100 élèves au primaire, seuls 13 obtiennent leur baccalauréat, dont 10 après avoir redoublé au moins une
fois. Grâce à un système efficace de mérite, il faudrait également encourager les meilleurs et inciter, voire sanctionner les moins bons,
élèves comme professeurs.