Il était une fois un bûcheron
Père de sept garçons.
L’aîné avait une bonne frimousse
Mais n’était guère plus grand qu’un pouce.
Il fut donc surnommé Petit Poucet.
Un jour, son père n’ayant plus d’argent
Décide d’abandonner ses enfants
Dans une lointaine région boisée.
Mais Petit Poucet
L’avait entendu.
.
Prévoyant, et sans être vu,
Il met des cailloux dans ses poches.
Il en remplit aussi sa sacoche.
L’instant suivant,
Le père indigne emmène ses enfants.
Dans la forêt, les abandonne presto
Et discrètement s’éclipse aussitôt.
Or, sur tout le chemin et la dernière allée,
Poucet laisse un à un tomber ses galets.
Il put ainsi rassurer ses frères : « Les garçons,
Je saurai vous ramener à la maison ! ».
En effet, suivant la ligne tracée
Par les cailloux de Poucet,
Ils y arrivent sans difficulté.
Là, ils aperçoivent Perrault
Qui, en sa coutumière bonté,
Remettait cent euros
A leurs parents.
Avec cet argent,
La maman put acheter
A ses petiots
Un gros gigot, du pâté
Et plein de gâteaux..
Mais ils dinent avec tant d’appétit
Que les cent euros se trouvent engloutis.
De nouveau ruiné, les parents
Décident de ramener
En forêt leurs enfants
Et de les y abandonner.
Mais cette fois,
(Allez savoir pourquoi)
Poucet sème sur le chemin
Les morceaux
D’une baguette
De pain.
Bien sûr, les oiseaux
Mangèrent
Les miettes.
Dès lors sans repères,
La petite équipe se perd.
Plus ils avancent,
Plus ils s’enfoncent
A l’intérieur des bois.
Mais bientôt Poucet aperçoit
Au loin briller une petite lumière.
Les garçons s’approchent de la chaumière.
Une femme bizarre
Ouvrit sa porte par hasard.
-« Que voulez-vous ? »
-« Pouvez-vous
Nous donner l’hospitalité
Par charité ? »
La femme répondit :
-« Savez-vous qu’habite ici ? :
Un ogre qui mange les enfants,
Qu’ils soient petits ou grands.
Entrez mais cachez-vous sous ce lit. »
Pendant ce temps, son ogre de mari
Boit et mange abondamment.
Mais soudain, il entend
Du bruit qui provient de dessous le lit.
Il s’y dirige alors précipitamment
Et crie fortement :
« J’ai trois amis
Qui viennent déjeuner demain-midi.
Ils vont, je crois, bien se restaurer ! »
Puis il se met à tirer
Les gamins
Un par un.
Il les mène dans l’unique chambre de sa maison
Où dorment déjà les sept filles
De la famille.
En entrant, Poucet observe que leurs fronts
Sont ceints de superbes diadèmes ronds
Tout en or et sertis de diamants.
Alors, après un moment,
Il se lève, prend les couronnes
Et ordonne
A ses frères, de les poser sur leur tête.
Ce n’était pas bête !
Car en effet le lendemain matin
L’ogre affamé prend son couteau et un grand bol.
-«Allons voir comment se portent ces drôles.»
Il tâte les cheveux des soi-disant gamins
-« Ah ! Les voilà, dit-il,… Travaillons ! »
…Et il tue ses filles sans aucun soupçon.
Puis il descend mettre le couvert.
Alors Poucet réveille ses frères
Et les voilà qui s’enfuient, très fiers
En emportant les diadèmes.
Quand l’ogre remonte,
Il comprend aussitôt le stratagème
De Poucet et s’écrie avec honte :
-« Oh ! Qu’ai-je fait, mon dieu ?
Ils me le paieront.
Rattrapons
Ces chenapans odieux ! »
Il enfile ses bottes de sept lieues,
(Celles qui permettent d’aller plus vite
Qu’un météorite.)
Il court très loin
Et trouve le coin
Où les enfants étaient.
-« Je vais les croquer al dente ! »
Se dit l’ogre. Mais épuisé par sa course,
Il s’assoit près d’une source
Et s’endort profondément.
Profitant de ce moment,
Les frères regagnent le domicile familial
Tandis que Poucet toujours génial
Enfile ces bottes magiques.
Mais il y a un hic :
Elles sont trop grandes, bien sûr !
Alors une fée qui passe dans le voisinage
S’arrête, demande à Poucet son âge
Et réduit les bottes à sa mesure.
Poucet lui dit merci,
et bondit ainsi
Chez l’ogre pendant son absence.
Il venait d’imaginer la vengeance
Suivante : rencontrer
Sa femme éplorée, désemparée
Auprès de ses filles égorgées.
-« Votre mari est en grand danger.
Il a été enlevé par des bandits si méchants
Qu’ils ont juré de le tuer sur le champ
S’il refusait de leur remettre
Tout son or, tout son argent.
Sans rien omettre.
C est vraiment urgent.
Donnez-moi ses biens en entier
Sinon ils l’abattront sans pitié. »
La femme, qui malgré tout,
Aimait son époux,
Remet à Poucet son gousset
Et tout l’or qu’il avait entassé.
Alors, Poucet rentre chez lui en vitesse,
Donne ces richesses,
A son père et à sa mère.
Et fait mille cadeaux à ses frères.