Scénariste : Frank Miller
Dessinateur : Frank Miller
Parution : Juin 2003
Frank Miller a frappé fort lorsqu’il a démarré le comic « Sin City ». Graphiquement incroyable et doté d’histoires sombres et violentes, il a su faire l’unanimité auprès des lecteurs. Dans « Des filles et des flingues » (titre original : « Booze, Broads & Bullets »), il s’attache aux femmes, personnages on ne peut plus emblématique de Sin City. Plus habituellement cantonné au rang d’obsession masculine dans l’œuvre de Miller, elle devienne ici bien plus actives…
Petit originalité dans ce Sin City qui comprend plusieurs histoires courtes présentant une femme différente à chaque fois (même si certaines reviennent dans plusieurs histoires). On retrouve donc moins la richesse et la profondeur habituelles des histoires de Miller. Un peu perturbant au début… Cependant, ce format court permet aussi une lecture plus simple, moins exigeante que les autres Sin City. On retrouve même presque une once d’humour dans certains passages…
L’avantage de ce genre d’ouvrage est de retrouver certains personnages récurrents. Les différentes histoires permettent ainsi d’en faire apparaître bon nombre. Nancy, Marv’… L’auteur n’hésite pas à amener les différentes histoires à se croiser, apportant un peu de profondeur. Des évènements d’autres tomes de Sin City sont également retracés selon un autre point de vue. Si bien que rapidement on comprend qu’il vaut mieux avoir lu les autres tomes pour parfaitement profiter de cet ouvrage.
Miller fait un véritable hommage à ses femmes, tantôt fragiles, sensuelles, traîtresses, mais toujours fatales. Toutes sont différentes et possèdent leur propre caractère, mais toutes plongent un homme dans la folie et/ou la mort. On retrouve une petite gamine allumeuse, une belle blonde fragile, une tueuse… Chacune est représentée avec une couleur différente (rose, rouge, bleu…) liée évidemment à son caractère.
Bien que l’on se centre sur les femmes dans cet ouvrage, l’univers de Sin City reste très noir et très glauque. Je passe sur les sujets abordés, mais le tout est très noir et violent comme d’habitude. Seule beauté du tableau : la passion pour les femmes, hélas si destructrice.
Le noir et blanc de Miller est toujours aussi magnifique, très bien servi par les touches de couleurs apposés aux femmes. C’est clairement l’un des tomes de Sin City où la couleur est la plus essentiel, admirablement utilisé par Miller, comme cette case où le héros cherche un tueur et trouve un rouge à lèvres et comprend que c’est une femme. Car ce n’est pas la femme qui est en couleur mais ses accessoires (rouge à lèvres donc lèvres et vêtements).
Au final, ce tome est clairement à réserver aux initiés. Il peut être lu sans rien connaître à l’univers de Sin City mais ce serait dommage de passer à côté des allusions de Miller. C’est un véritable hommage aux femmes fatales, si présentes dans Sin City. En faisant des histoires plus courtes (qui se recoupent pas moments), Miller crée un ouvrage plus simple d’accès, mais toujours aussi noir.
par Belzaran
Note : 16/20