Ca y est : je peux enfin dévoiler le menu des accords mets & vins que nous animions depuis près d'un mois au château de Sassetôt. En tout, ce sont 250 personnes qui sont venues y assister soir après soir. Sur les 5 vins choisis, 4 étaient espagnols (thème de nos cours de dégustations en mars-avril) et 1 était alsacien (thème du cours de février mars).
Si le menu en lui-même n'était pas très espagnol, il était fait pour mettre en valeur les différents vins, et de mieux percevoir l'usage gastronomique que l'on peut en faire.
Ainsi, les "makis de Saint-Jacques en crescendo" permettait d'aborder les différents aspects du Fino de la Bodegas Hidalgo. Le premier "rouleau" était nature (Saint-Jacques crue + jambon cru + parmesan), dans l'esprit d'un tapas. Le deuxième avait macéré dans de l'huile de noisette grillée afin de faire ressortir les arômes de fruits secs du vin. Et l'on y ajoutait du curry au troisième afin de faire exploser littéralement l'aomatique du fino. C'était vraiment spectaculaire. Vous aviez l'impression de boire 3 vins différents.
Le plat suivant était composé de gambas cuites dans du jus d'orange réduit, de chou poêlé, le tout saupoudré de zeste de combawa. Vous l'aurez compris : c'était le plat destiné au Riesling GC Kirchberg 2008 de Stoeffler. Il est peu de dire que ce vin un peu austère avant d'attaquer le plat se déchaînait dès que vous aviez avalé la première bouchée. Il gagnait autant en ampleur qu'en puissance aromatique, devenant magistral.
Un filet mignon de porc cuit en basse-température, des pois gourmands et une sauce aux airelles accompagnaient un Bierzo Castro de Valtuille 2008. L'idée était ici de respecter d'une part les tannins délicats et le fruité du vin, d'autre part de rehausser encore sa fraîcheur avec l'acidité des airelles et le "végétal" du pois. Le Bierzo devenait plus éclatant qu'il ne l'était bu seul.
Le magret de canard basse-température et sa sauce aux cerises épicée mettait en valeur un Valdepenas Gran Reserva Laguna de Nava 2008. La chair de la viande correspondait bien au velouté du vin. Mais surtout les épices du vin et du plat se renvoyaient la balle avec beaucoup de bonheur, amplifiant les sensations.
Pour conclure, un dessert composé de chocolat croustillant et de crèmes lègères au caramel et café, en accompagnement d'un cream de Gonzales Palacios. Ce vin aux arômes de fruits secs, de café et de noix se mariait parfaitement avec le plat, d'autant que des petits grains de sel venaient vous titiller les papilles.
Un voyage gustatif qui a duré deux bonnes heures, entrecoupé d'explications sur les vins et les accords.
Les cuisiniers ont été applaudis par l'assistance.
Le chef et JP, le co-propriétaire du château.
Le menu aux intitulés peu ordinaires
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Vivement le prochain !