Mercredi soir, des combats ont opposé à Abobo et Anyama les FRCI et le "commando invisible" d'Ibrahim Coulibaly. Ce dernier est accusé de ne pas avoir rallié les FRCI et, pire, d'aider les derniers miliciens pro-Gbagbo.
Les Forces républicaines de Côte
d'Ivoire
(FRCI) fidèles à Alassane Ouattara et composées essentiellement
d'éléments des ex-Forces nouvelles de Guillaume Soro, se battent
désormais sur deux fronts à Abidjan. À Yopougon, d'abord, contre les
dernières milices pro-Gbagbo,
mais aussi contre leurs anciens alliés du « commando invisible », dans
les quartiers d'Anyama et d'Abobo, où le « général IB » alias
l'ex-sergent-chef Ibrahim Coulibaly, a établi son quartier général.
« Depuis quelques minutes, nos positions à Abobo et Anyama sont
attaquées par des éléments des FRCI qui nous accusent d'aider les
miliciens pro-Gbagbo à Yopougon », a déclaré hier soir à l'agence
Reuters « IB », qui revendique quelque 5 000 hommes. Lundi, pourtant, il
avait réaffirmé sa loyauté au président élu, et assuré : « Il n'y a
plus de problème entre Soro et moi. » Mais la tournure que prennent les
événements a plutôt tendance à prouver le contraire.
Intégration dans l'armée nationale
Pourquoi cette escalade de la violence ? Une source proche des FRCI,
également engagées à Yopougon, a confirmé l'attaque contre les forces de
Coulibaly en expliquant que ces dernières n'avaient pas respecté une
date butoir qui leur a été fixée pour intégrer l'armée nationale. Mais
les combats, qui ont été les plus violents depuis la chute de Laurent
Gbagbo, le 11 avril,
n'ont pas duré. « On a entendu des échanges de tirs, de kalachnikov et
de mitrailleuses, après 18 heures [heure locale et GMT], ça a duré entre
quinze et trente minutes », a déclaré un résident du secteur d'Abobo
baptisé « PK-18 ».
Ces combats marquent un énième chapitre de discorde au sein des
ex-Forces nouvelles entrées en rébellion contre Gbagbo en 2002, et dont
IB était le premier leader... Avant que Guillaume Soro ne lui ravisse le
commandement à la suite d'affrontements fratricides. (avec agences)