Magazine Environnement
L'environnement deviendrait-il un véritable sujet en Thaïlande?
Après les mésaventures climatiques de cette fin d'été (voir ici), une Conférence de l'ONUsur le climat à Bangkok s'est tenue début avril dans le cadre du Protocole de Kyoto (ici), mais n'a pas abouti à grand chose. Certes, ce n'est pas le désastre de Cancun ou de Copenhague, mais bon... les préparatifs de Durban, objectifs de cette semaine de dur labeur, n'ont pas été transcendants: "Au final, un compromis a été trouvé. Il tente de ménager la chèvre et le chou, en fixant un agenda des discussions suffisamment politique, sans pour autant aborder de front les questions qui fâchent. (...) Le sommet de Bangkok confirme malheureusement ce dont on s'était rendu compte à Cancun: les problèmes de fond subsistent, et on voit mal aujourd'hui comment aboutir à un grand accord sur le climat." (voir l'article sur Youphil)Pourtant, Bangkok semble être en première ligne quant aux conséquences des désastres climatiques et environnementaux à venir...
Selon LeFigaro, Bangkok «aura les pieds dans la mer d'ici à vingt ans. Et en 2100, elle sera l'Atlantide asiatique»... Bangkok est classée par l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) parmi les villes les plus menacées par les inondations côtières dans les soixante années à venir. «Connaissez-vous une autre ville où une voiture et un bateau sont entrés en collision ?» Bâtie sur une couche d'argile, Bangkok craque, soupire, geint et s'enfonce. Ce processus naturel est amplifié par le pompage intensif de la nappe phréatique et le poids des structures statiques comme les gratte-ciel : «Bangkok est une ville obèse sur un squelette d'enfant», tranche le géologue Thanawat Jarupongsakul. La Banque mondiale estime qu'un million de personnes vivront dans des zones inondables à Bangkok en 2050. D'ailleurs, dans le Golfe de ThaÏlande, à certains endroits, situés à une trentaine de kilomètres de la capitale, plusieurs dizaines de mètres de terre sont "avalés" par la mer... chaque année ! (voir ici).
A l'autre bout du pays, d'autres préoccupations environnementales font la une: selon RFI, "les pays membres de laCommission de la région du Mékong (MRC)- la Thaïlande, le Laos, le Vietnam et le Cambodge - se sont rencontrés ce mardi 19 avril 2011 pour décider d'approuver ou de rejeter le projet de construction du barrage hydroélectrique laotien de Xayaburi, un projet estimé à 2,42 milliards d'euros." Cela étant, il semblerait que le Laos, " hôte du sommet et bâtisseur du barrage, qui a tout intérêt à sa construction", l'aurait tout simplement déjà débutée, avec l'aide d'une entreprise Thaïlandaise, et le soutien de la Thaïlande qui prévoirait "d'acheter 95% de la production à un prix avantageux". En gros, pendant que le VietNam et le Cambodge se chamaillent sur le sujet, le Laos et La Thailande commencent à construire ce barrage!! Et pendant que des ONG et des écogistes se mobilisent contre. "Pour WWF (Fonds mondial pour la nature) «ce qui en jeu n’est rien de moins que les moyens de subsistance de dizaines de millions d’individus dans la région» et de plus, ajoute WWF l'impact sur l'écosystème du Mékong n'a pas été analysé convenablement. Des experts indépendants ont d’ailleurs proposé un moratoire de 10 ans pour la construction de tout barrage sur le cours principal du fleuve Mékong en attendant des analyses plus poussées." (voir aussi ici)Je ne suis pas bien sûre que ces préoccupations environnementales prennent une place prépondérante dans le campagne pour les législatives à venir...