Le thème de la soirée est le rouge et le noir. Ses cheveux blonds plaqués, un chignon en ornement, les yeux noirs, la londonienne s’impose malgré une silhouette menue. Les cordes de la telecaster sont tendues. Dans les hauts parleurs du Vox rouge résonne une reverb réglée au maximum, ce sont les premières notes de "Rider to the Sea". C’est parti pour une heure d'une prestation sensuelle et résolument rock.
La voix d’Anna est puissante comme en témoigne son interprétation de "Desire" qui fait monter en nous les envies et les pulsions les plus fortes, en particulier de reprendre le refrain avec elle. C’est la que réside la force de la jeune fille, l’intensité dans son interprétation. C’était déjà le cas sur son disque mais en concert c’est la même chose. Sa bouche rouge collée au micro, son organe décharge une énergie vive que le public reçoit en plein visage et ne peut que subir. Alors il ne fallait pas s’attendre à des excentricités, sa prestation sur scène ne dépasse pas celle de l’album. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. Malgré son charisme, Anna semble timide et relativement gênée de l’accueil du public. Mais il n’empêche que sa prestation est juste et sa retenue ne m’a pas empêché d’avoir des frissons sur le plus beau titre de son premier opus à mon goût, "First We Kiss". On peut aussi noter l'énergie dépensée par la musicienne à l'harmonium qui a enchaîné les instruments les plus originaux enrobant chaque mélodies de sonorités recherchées.
Pour clore les débats, la britannique nous offre deux rappels dont une reprise d’une chanson d’Edith Piaf, "Jezebel", et une prestation sans texte mais non dénuée de charme et d'une technique instrumentale dont elle a fait preuve tout au long de ce set.
Crédit photo : Marie D'Agostini