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Regard d'outsider

Publié le 21 avril 2011 par Ladytelephagy

C’est un peu comme si tous les blogs que je fréquentent connaissaient Game of Thrones avant que la série ne pointe son nez. Quant à moi, c’est plutôt la même situation que pour le comic de The Walking Dead : si je n’ignorais pas que l’histoire soit antérieure à la série, je n’avais pour autant pas lu le support original. Et pour tout vous dire, je n’ai pas de regret, car là encore, comme pour The Walking Dead, ce n’est pas mon genre de lecture, de par l’univers comme le format. Il faut dire que la fantasy, moi, c’est pas ma tasse de thé, si cela était encore à démontrer après mon post sur le Siqueur (je pourrais vous mettre un lien, mais vous êtes grands, hein, vous savez utiliser les tags).
D’ailleurs, si mes camarades La Sorcière et Livia ont hésité avant de regarder le pilote de Game of Thrones, craignant que l’adaptation télévisée ne soit pas à la hauteur de l’œuvre originale, de mon côté, j’ai hésité pour d’autres raisons : une allergie assez profonde au genre. Obstacle d’autant plus difficile à contourner, quelque part. Mais j’ai fini par me lancer, en ne sachant rien d’autre de la saga que ce que j’en avais vu sur les quelques affiches promotionnelles de la série, me disant que si je refuse de voir un pilote sortant autant des sentiers battus, je n’ai plus le droit de me plaindre à chaque saison des séries fades (et souvent policières) qui semblent tourner en rond. Mais le méfiance était là.
La première scène m’a laissée… de glace. Pas de problème avec la réalisation, évidemment, mais cette forêt enneigée, cette ambiance morne et ces quelques soldats perdus en territoire ennemi, je n’ai pas eu l’impression de voir quelque chose de bien différent. Je ne sais pas à quoi je m’attendais mais de toute évidence, pas à ça. D’ailleurs, que cette scène finisse sur une variante moyennageuse des zombies n’était pas fait pour aider (je le jure, mes comparaisons avec The Walking Dead s’arrêteront là).
Fort heureusement, c’est là qu’est intervenu le générique, et là je peux vous dire que, si la première scène ne m’avait pas conquise, toute ma mauvaise humeur s’est envolée dans l’instant. Quelle merveille ! Même si ces mécanismes font plus penser à du steampunk que de la fantasy, tout ça est du plus bel effet, et pédagogique par-dessus le marché, ce qui ne nuit pas parce que, croyez-moi, quand on aborde l’histoire sans rien en savoir, on ne crache pas au moins sur une petite carte.
Car la question se posait, naturellement, de savoir si j’avais besoin d’être initiée pour comprendre la série. Je m’étais refusée à lire la pourtant copieuse documentation fournie chez La Sorcière, parce que, je ne sais pas comment l’appeler autrement, mais j’ai cette espèce d’orgueil téléphagique, qui prétend que si je suis obligée de potasser de la documentation pour comprendre une série, c’est que la série est mal gaulée et puis c’est tout. Mais je partais nécessairement avec un handicap tout de même. Et si la pédagogie se borne, en définitive, à cette carte du générique, pendant ce pilote, il faut quand même admettre qu’elle est très éclairante. La position géographique des personnages (et Dieu merci, leurs couleurs de cheveux) suffisent à permettre de mémoriser la dynamique de chaque famille.
AutumnfotheWinterthatsComing
Mais je l’ai dit, la pédagogie sur l’univers de la série est ultra-rare dans ce premier épisode. Ca ne me choque pas de ne pas retenir tous les noms des personnages : c’est quelque chose que je suis infoutue de faire pour n’importe quelle série avant deux à trois épisodes, de toute façon, donc c’est pas le soucis. Par contre, ne pas réussir à distinguer certains personnages (ici plus particulièrement l’aîné de… la famille rousse, et son demi-frère le batard), c’est déjà plus gênant. Et puis, dans le fond, pas mal de visages secondaires sont passés trop vite (je n’ai, en gros, retenu que celui du frère du… père de la famille rousse) (il est vraiment trop tôt, ya pas moyen) (nan mais par contre, vraiment, merci pour le code couleur, les mecs).
Après, ce qui me laisse pantoise, c’est d’expliquer si peu l’univers. Comment les deux gamins aux cheveux de nacre se sont-ils retrouvés de l’autre côté de la Narrow Sea et pourquoi ? J’ai eu du mal à adhérer à la soif de vengeance et de reconquête du frérot sans avoir cette information. Ce qui est d’autant plus gênant que le frérot en question est excessif (mignonette petite phrase sur sa sœur qui peut bien passer dans un gang bang, il s’en tape, l’essentiel c’est de récupérer le trône), et donc qu’il faudrait au moins connaitre la raison de son amertume pour comprendre un peu ce qui se joue chez lui. Bien-sûr, ça peut être expliqué ensuite et j’ai envie de dire qu’il y aurait intérêt, mais quand même, quelques éléments basiques de compréhension manquent. Pour résumer, le méchant est bien trop méchant, et si la seule chose qui donne du relief à son personnage, c’est qu’il soit blond, ça fait peu (parce que j’ai bien conscience que d’habitude le méchant est brun et le gentil blond, mais casser ce seul stéréotype ne suffit pas). Donc là, on tombe dans quelque chose d’un peu manicchéen, de la même façon que la famille rousse, ce sont les super gentils qui vivent au creux des robustes montagnes dans une grande, large et saine famille où on s’aime tous (pourvu d’être du même sang). Bon alors moi, j’aime les roux, vous le savez, mais pour autant je ne pense pas que le choses doivent nous apparaitre si caricaturales d’entrée de jeu, ce n’est pas vraiment partir d’un bon pied.
En fait, on sent bien que la série a une énorme mythologie à présenter et qu’elle va s’ingénier à le faire très lentement, en distillant des éléments. Ce qui est probablement le signe que pour pouvoir détailler un peu le passé, l’intrigue sur les évènements à venir va arriver de façon très lente, je suppose. Parce que faire les deux en même temps et au même rythme, ça va être difficile, vraisemblablement.
Alors attention. Là je sens que je cours le risque de me faire lyncher, "t’as aucune patience", machin, bon, je le répète : je devine bien que tout ça va s’étoffer ensuite, et prendre du rythme probablement aussi. Mais normalement, l’épaisseur d’un personnage n’attend pas le nombre des épisodes, j’ai envie de dire.
Et en fait justement si. J’ai de la patience. Car je ne me suis pas laissée démonter. Vous voyez comme vous êtes mauvaises langues ? Car malgré tous ces défauts pas vraiment affriolants, progressivement, on est pris dans l’épisode, on commence à développer une certaine fascination pour certains personnages (la… euh, fille là, et le euh… lui, vous savez ?), et même si ça reste assez superficiel puisqu’on en sait très peu sur eux et leur background, on a progressivement envie de les suivre, même quand on a du mal à suivre.
Globalement, certaines choses se devinent, mais deviner n’est pas assez. Et finalement, on peut considérer que si j’ai envie d’en savoir beaucoup plus, c’est bon signe.
Hot
En fait, je suis sortie de ce visionnage avec le regret terrible de ne pas avoir attendu plus pour regarder Game of Thrones. Parce qu'une heure, c’était en fait très court, et c’est typiquement le genre de séries qui gagne à être dévorée plusieurs épisodes à la suite, pour compenser le rythme auquel les choses avancent (ou pas), et les mystères encore trop épais autour de plein d’éléments de mythologie.
Oui, au final, et ça n’était pourtant pas acquis, Game of Thrones m’a plu, m’a captivée, m’a envoûtée. Le fait qu’il y ait peu d’éléments magiques a joué, c’est sûr, car je ne suis pas certaine que j’aurais autant accroché si de tels artifices étaient apparus dés le début (mais je pense deviner que ce sera le cas ensuite).
Mais c’est essentiellement l’attachement à certains personnages qui fonctionne, et qui donne envie de rester. Le potentiel est là, dans ces caractères forts et pourtant touchants. Il faut maintenant l’exploiter et développer l’histoire pour que le fil se déroule de façon plus fluide. C'est à cette condition que je finirai la saison.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Game of Thrones de SeriesLive.
Que je n'ai pas faite moi-même, ça fait du bien, pour changer.


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