Les méfaits terrifiants du tabac sont de plus en plus connus : il provoque des trous dans votre budget, il réduit votre consommation en patchs et chewing-gums, il est (récemment) à l’origine des ulcères des patrons des bars, il fait mentir les candidats à l’Elysées juste avant d’être élus, il est difficile à consommer sous la douche…
Pourtant, ce produit scandaleux a aussi quelques vertus méconnus. Par exemple, il semble tenir les fumeurs quasiment à l’écart de la maladie d’Alzheimer – mais bon, là vous pouvez toujours vous dire que les fumeurs ne vivent pas assez longtemps pour pâtir de cette maladie.
Encore du côté des vertus, selon une étude toute récente publiée sur le Journal of Allergy and Clinical Immunology, le tabac est associé à un moindre risque de sensibilité allergique chez les enfants de parents atopiques (ou disposés génétiquement à développer plusieurs allergies).
Les chercheurs ont trouvé que les enfants fumeurs (de 12 à 32 ans) de parents atopiques avaient un risque plus réduit de développer l’hypersensibilité allergique, par rapport aux enfants non-fumeurs. Cette association statistique (contrairement p.ex. à la majorité des études sur le tabagisme passif) est très significative.
Les enfants de fumeurs atopiques ont également tendance à développer moins d’allergies que les enfants de non-fumeurs atopiques, mais cet effet devient moins significatif compte tenu de plusieurs facteurs (le niveau socioéconomique, le nombre de frères et sœurs et le type d’allaitement).
Le plus impressionnant dans ces résultats est que l’atopie, tout en étant une condition héréditaire, aurait moins de risques de se manifester une fois confrontée à la fumée de cigarette.
La morale barbare serait : chers parents allergiques, n’ouvrez plus les fenêtres, évitez les extracteurs d’air et offrez une cartouche à vos ados pour leurs réussites au brevet.
La morale moins barbare : vu que les allergies augmentent à grande vitesse dans les sociétés occidentales, toute piste sérieuse pour freiner ou mieux comprendre l’”épidémie” est bonne. L’hygiénisme actuel pourra finir par nuire davantage à la santé, au lieu de la protéger.