Écrire un article sur les relations qui s’instaurent entre auteurs et éditeurs, est un sujet bien délicat, mais qui mérite d’être abordé de plein front. Oeuvrant dans le milieu de l’édition depuis plusieurs années, il m’est souvent arrivé de devoir affronter les déceptions, et parfois le mépris de certains auteurs. On reconnaît souvent ceux-ci à une amertume face à leurs œuvres. Je parle ici, avant tout, des jeunes auteurs qui, sortant de nulle part, souhaitent ou rêvent de voir leurs créations atteindre des sommets au palmarès des ventes. Souvent déçus, ces mêmes auteurs vont irrémédiablement s’en prendre à l’éditeur, au lieu de faire une introspection sur eux-même.
Il arrive régulièrement que les auteurs qui se plaignent de leur éditeur, sont aussi ceux qui s’investissent le moins dans la promotion de leurs créations littéraires. On ne peut pas partir d’auteur méconnu et devenir un auteur reconnu sans faire le moindre effort. L’auteur ne doit pas s’en remettre qu’à l’éditeur pour promouvoir son travail. Il doit aussi participer à des séances de signature, à des salons du livre, à des lectures publiques. Il doit obtenir des articles dans les journaux régionaux, sinon nationaux. En un mot, il doit faire parler de lui, le plus souvent possible. Ceci dit, l’éditeur n’est pas un agent littéraire. Celui-ci ne peut pas se consacrer qu’à un seul auteur, mais il doit au contraire faire connaître l’ensemble de sa maison d’édition et donc, l’ensemble de ses auteurs sans en privilégier aucun.
L’éditrice Chantal Vieuille écrit sur son blogue : « Il arrive souvent d’entendre les auteurs, une fois le livre publié, se plaindre de l’éditeur. « Il ne fait pas son travail ! Mon livre ne se voit pas en librairie ! Il s’enrichit sur mon dos ! Il ne me dit jamais combien d’exemplaires ont été vendus ! » Tous les éditeurs connaissent ce revirement. Certains auteurs, plus haineux que d’autres engagent des procédures judiciaires contre leur éditeur. Rarement les éditeurs sont pris en flagrant délit de ne pas avoir fait véritablement leur travail. »… Elle poursuit : « Combien d’éditeurs ayant accordé intérêt et passion à l’égard d’une oeuvre littéraire inconnue ont-ils accumulé des dettes financières, mis en péril leur propre existence ? Ceux-là n’ont jamais reçu la moindre reconnaissance de la part de leurs auteurs. Ceux-là ont dû fermer la porte de leur entreprise, sans aucun bénéfice, sans amour. »
Il est clair que la relation entre un auteur et son éditeur doit en être une de confiance et de partenariat. Comment un auteur qui a signé un contrat avec un éditeur peut-il par la suite lui planter des clous dans les pieds ? À mes yeux, cela est une chose inconcevable. Il n’y a que dans la collaboration mutuelle que les choses peuvent prendre leur élan et non pas dans la destruction systématique.
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