Les français qui ont rejeté à plus de 55% le traité devaient vraiment être des idiots. Il est ahurissant d’entendre à nouveau les mêmes s’essuyer les pieds sur les résultats du référendum… Comme d’habitude, les “intelligents” (car c’est bien de cela dont il s’agit) ne croient au suffrage universel que lorsque cela les arrange. Il est curieux que cette fameuse expression de Delors évoquant un “plan B” demeure aussi mal comprise. Delors, partisan du “oui”, disait simplement qu’une victoire du “non” n’entraînerait pas la fin de la construction d’une Europe institutionnelle et que l’on pourrait relancer celle-ci.
La construction Européenne me semble une nécessité. Mais elle passe par l’adhésion des peuples qui là composent, plus que par des décisions gouvernementales, lesquels gouvernements sont les premiers à se retrancher derrières les directives Européennes. Cela passe donc par des référendums et donc des débats accessibles à tous. Quand à l’opposition économie de marché et économie dirigées, les deux ont montré leur limites dés l’instant où l’homme, n’est pas respecté.
En l’espèce, ce n’est pas le cas : une majorité d’électeurs ayant votés non à la constitution sont représentés par des députés votant oui. Où est l’erreur : dans les représentants ou dans les représentés ? Les “intelligents” vont répondre immédiatement, dans les représentés … Bin voyons !
En 92, les partisans du Non ont respecté l’étroite victoire du Oui (51%). Aujourd’hui, les plus de 55% du Non sont ridiculisés. A nouveau on perçoit le même mépris, la même condescendance.
On nous dit : “c’est trop compliqué pour vous” … Au risque de vous choquer, je revendique ma “connerie”. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Si c’est effectivement trop compliqué, c’est que c’est “mauvais”. Les “intelligents” n’ont qu’une seule chose à faire : mieux bosser. Dans le cas d’une impossible simplification, c’est qu’elle masque, en fait, une volonté inavouée de ne pas aboutir avec le souci de préserver des intérêts eux aussi inavouables.
Il n’y aura pas d’Europe digne de ce nom sans adhésion profonde des peuples sur des éléments simples et en particulier sans prise en compte des diversités des systèmes sociaux et des concurrences fiscales déloyales.
Le baroud d’honneur des “nonistes”
LE MONDE | 02.02.08
Le traité de Lisbonne sur lequel vous n’aurez pas à vous prononcer.
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