Par Marianne Payot (L'Express), publié le 21/04/2011 à 12:00
La circulation routière, le soir à l'heure de pointe à Shanghai, le 29 décembre 2010.
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Qu'on l'appelle la Chicago de l'Asie ou la Perle de l'Orient, la cité-mégalopole fascine les écrivains depuis des lustres. Etat des lieux sous la conduite de Jacques Baudouin et de la Chinoise Wang Anyi.
Demain, les romanciers s'empareront du gigantisme de l'Exposition universelle de Shanghai, en 2010, de ses files d'attente invraisemblables (neuf heures pour admirer quelques minutes le pavillon de Chine ou celui du Pétrole), de son succès planétaire - 73 millions de visiteurs. Une folie à la mesure de Shanghai, ville du monde, ville païenne, qui télescope les siècles et fascine badauds comme écrivains depuis des lustres. On a attendu sagement le calme de 2011 - tout est relatif, dans cette cité de 22 millions d'âmes - pour accompagner deux d'entre eux dans la mégalopole chinoise. UnShanghai Expressexaltant en compagnie du Français Jacques Baudouin et de la Shanghaienne Wang Anyi. Curieux personnage que ce “long-nez” de Jacques Baudouin. Romancier, éditeur (notamment chez Lattès) et patron, aujourd'hui, des éditions du CNRS, un temps au Quai d'Orsay (au service de presse de Bernard Kouchner), l'homme n'a pratiquement jamais foulé le sol de l'empire du Milieu. Pourtant c'est bien la Chine “moderne” (du xviiie au xxe siècle) qui alimen- te son oeuvre, duMandarin blanc(prix du roman historique 1999) àPetit Mao, en passant parL'Homme de jade. Explication de l'auteur arpentant l'avenue Joffre (pardon, la Huaihai Road) de l'ancienne concession française : “Mes grands-parents tenaient un magasin d'art chinois à Paris, L'Eléphant blanc, boulevard Haussmann. J'ai donc passé ma jeunesse entouré de statuettes en nacre, de vases Ming, de porcelaines et de faïences.” Encerclé par ces “soldats de plomb” asiatiques, le petit Baudoin se crée un monde à part. Plus tard, il engloutira les grands classiques, publiera sociologues et historiens de l'Orient, créera la revueMonde chinois, jusqu'à devenir cet “asianiste éclairé”, comme l'a qualifié le grand sinologue Jean-Luc Domenach.
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