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La première enquête d'opinion réalisée après la présentation du programme de Dominique de Villepin donne Jean Louis Borloo assez significativement devant le Président de République Solidaire.
Le Président de République Solidaire doit vite revenir à ses fondamentaux de juin 2010 sinon il s'achemine sur un terrain qui pourrait vite devenir délicat.
En juin 2010, il était le rebelle qui exprimait la volonté de mieux défendre les laissés pour compte.
Le 14 avril 2011, il s'est "refondu" dans le costume du gestionnaire des affaires de l'Etat qui gère la crise, avec des mesures certes fortes à l'exemple du revenu citoyen, mais à la dimension humaine qui est cachée par l'énoncé de très nombreuses mesures techniques souvent ardues.
C'est ce que montre l'enquête Louis Harris pour Le Parisien publiée hier soir.
Borloo réalise de 7 à 10 % là où Dominique de Villepin fait de 3 à 6 %.
Une date de réalisation d'enquête qui aurait pourtant dû favoriser le Président de République Solidaire très exposé médiatiquement quelques jours avant la réalisation de l'enquête en raison de la présentation de son projet.
Mais cette présentation a reposé sur trois socles qui n'ont pas encore eu l'écho dans l'opinion :
1) un catalogue très détaillé de mesures qui a pu donner une perception "techno" compte tenu de certaines formules. Or, l'opinion veut de l'humain et surtout pas de l'approche technocratique. Elle préfère le copain qui écoute et qui comprend (Borloo de France 2) à l'expert qui sait et qui veut décider (Villepin du 14 avril),
2) le choix de la conférence de presse à Paris, seul, derrière un micro a pu donner une image qui ne correspond pas aux attentes actuelles à la différence de Borloo très entouré sur le plateau de France 2 et démultipliant les références à "l'équipe des présents",
3) le choix du programme fourni et non pas de "la vision d'ensemble" accrochée à un style donc à un tempérament davantage qu'à des mesures techniques ne correspond pas aux attentes actuelles de l'opinion.
Certes, des pollutions collatérales (démission de son ex porte parole) ont pu contribuer à pénaliser la clarté du message. Mais c'est probablement un enjeu bien plus global de positionnement qui peut être en cause.
L'opinion attend l'ancien Premier Ministre sur des chemins où elle considère qu'il a encore des preuves à lui donner (humanisme, écoute, compassion, connaissance des réalités du quotidien, sens des terroirs, proximité ...) et non pas là où elle lui accorde déjà un crédit important (compétence technique, gestion de l'Etat, fiabilité dans les relations internationales).
Il lui faut vite revenir à un "côté copain" qui est demandé par l'opinion et qui est l'actuelle valeur ajoutée de Borloo à droite car de programme, bien malin qui pourrait citer une seule proposition concrète du Président du Parti Radical...