Le peuple d’électeurs salariés

J’ai entendu ce matin la nouvelle (mauvaise) : dans certaines conditions les entreprises seront obligées de verser une prime à leur salariés. Bien sûr, c’est idiot. Il faut être journaliste, ou politicien, pour faire semblant de croire le contraire.

Chacun sait bien qu’il s’agit là d’une manière pour Nicolas Sarkozy de ne pas aller plus loin dans les ridicules propositions avancées l’an dernier (consistant à décider arbitrairement de la répartition des bénéfices entre actionnaires et salariés). Cette pirouette assez médiocre évite la catastrophe, et permettra le moment venu à Sarkozy de dire qu’il a oeuvré pour le pouvoir d’achat des salariés.

Le mépris affiché par les pouvoirs publics pour la propriété privée n’est pas nouveau. Il est simplement consternant de voir à quel point nos compatriotes sont favorables à ce genre de foutaises, faute de posséder une culture économique de base. En effet, ce qui va être gagné sous forme de prime sera perdu, d’une manière ou d’une autre, sur les salaires. L’argent ne sort toujours pas de terre par magie. C’est une réalité difficile à admettre pour les socialistes qui nous dirigent, et la dette publique montre l’ampleur de leur inaptitude à appréhender cette chose pourtant simple.

Les politiciens professionnels se comportent comme il se doit dans une démocratie démagogique et sondagière : ils caressent le « peuple » dans le sens du poil, au mépris du droit de propriété, au mépris de l’intelligence qui voudrait que l’on ne simplifie pas à l’outrance le réel, et que l’on respecte les mécanismes identifiés de paupérisation et d’enrichissement.

Ce « peuple » qu’ils caressent n’a d’ailleurs rien à voir avec le peuple. Car ils ont fini par le considérer comme étant représenté par son élément moyen, médian : ils caressent l’électeur salarié, et s’il faut continuer à appauvrir le pays pour gagner les élections, allons-y ! On sent déjà arriver l’augmentation du SMIC.

Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.