Une soif de pétrole : l'énergie à tout prix

Publié le 20 avril 2011 par Marine8888

Il y a un an, explosait la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique. 11 personnes ont été tuées et  4,9 millions de barils de pétrole se sont répandus dans la mer. La nature est généreuse,d'après les experts au chevet de ce coin du monde,  il semblerait que l’écosystème du golfe du Mexique se remette plutôt rapidement de la concentration de pétrole dont il a été victime à l’exception des 2600 km2 de la zone de la catastrophe dont la recolonisation en poisson demeure incertaine.

Mais plus encore que le pétrole, les pêcheurs craignent l’impact des 7 millions de litres de dispersants chimiques déversés pour lutter contre la marée noire qui se sont déposés sur les fonds marins sans qu’on puisse prédire leur impact à long terme.

BP doit faire face à une facture qui pourrait dépasser les 40 milliards. Sur les 857 000 réclamations reçues, 201 261 d’entre elles ont été traitées. Les conclusions du rapport de la Commission chargée d'enquêter sur la catastrophe pointe des erreurs de gestions systèmiques. Les experts nommés par la présidence américaine affirment que cette marée noire pourrait se reproduire si des réformes ne sont pas entreprises. 

  

Les leçons de cette catastrophe n'ont aucun poids devant le besoin d'énergie à tout prix. L'autorisation d'un forage vient d’être accordé à la société pétrolière Noble Energy, à l’endroit même de cette catastrophe environnementale. Le Bureau de gestion et de réglementation des ressources énergétiques des océans (BOEM) s'explique sur cette décision  "pour une raison simple" explique le directeur, Michael Bromwich : "L'opérateur a démontré avec succès qu'il pouvait forer ses puits en eaux profondes et qu'il était capable de contenir une explosion sous-marine si elle devait intervenir". Tout à fait rassurant...

Pendant ce temps, à Fukushima, la zone d'évacuation de 20 km autour de la centrale nucléaire devient une zone interdite, dont l'accès va être strictement surveillé par les autorités.Des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter ce périmètre en raison des rejets radioactifs de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars. Déjà actualité est passé  au deuxième plan et ne sera bientôt plus qu'un léger bruit de fonds qui ne gênera plus personne.

Surtout ne changeons rien à nos modes de vie, l'énergie à tout prix a encore de beaux jours devant elle... Une logique qui risque de nous coûter cher.