Paul Wühr

Par Florence Trocmé

Paul Wühr est né en Bavière le 10 juillet 1927 dans une famille de boulangers. Instituteur dans les ruines de l’après-guerre, il devient un des principaux écrivains expérimentaux allemands (poésie, roman, pièces radiophoniques, essai). Il se retire ensuite dans un village italien loin du monde littéraire et continue à écrire un texte qu’il reconnaît sans fin. Sa poésie est une danse de la pensée en vers courts dont la syntaxe torsadée produit des sens multiples. Paul Wühr s’invente parfois des dialogues imaginaires entre poètes ou philosophes (par exemple les écrivaines du haut romantisme Bettina Brentano-Arnim et Caroline von Günderode) et réfléchit sur certains tabous avec une ironie douloureuse ou provocante. Wühr morcèle ses segments de phrases, dans la lignée d’August Stramm et Ernst Jandl, et accentue cette atomisation en exploitant certaines richesses de la langue allemande comme les verbes à particule sécable ou le rejet du verbe subordonné. Il a aussi organisé des centaines de petits poèmes en sommes de plus de 500 pages : Salve Res Publica Poetica (sur les relations entre philosophie, politique et poésie) et Venus im Pudel (sur les formes de l’amour au temps des médias électroniques). 
 
 
Bibliographie sélective : 
Gegenmünchen, Hanser 1970 (prose) 
Preislied, Reclam 1971 (pièce radio)  
Grüß Gott ihr Mütter, ihr Väter, ihr Töchter, ihr Söhne, Hanser 1976  
Rede, Hanser 1979  
Das falsche Buch, Hanser 1983 (prose) 
Sage, Renner 1988  
Salve res publica poetica, Hanser 1997  
Venus im Pudel, Hanser 2000  
Leibhaftig, Rimbaud 2001 (anthologie) 
Das Lachen eines Falschen, Kieser 2002 (essai) 
Dame Gott, Hanser 2007 
 
Traduction en français : 
Matière à l’autre bout l’esprit, Grèges 2006  (traduit par Jean-René Lassalle) 
 
 
Sitographie :  
Paul Wühr lit en allemand son cycle de poèmes sur Montaigne, avec traduction française cliquable 
 
[Jean-René Lassalle]