Le funambule ...
tel un funambule en équilibre ,
et de son aisance à se déplacer sur un fil ,
jouant les voltigeurs ,
je le regarde , tel un oiseau voyageur ...
Il se déplace défiant les lois de l'apesenteur ,
il a l'air libre de tout , de tout ennuis ,
je l'envie ...
du haut de son perchoir ,
personne ne peut l'atteindre ,
ces craintes et ces peurs , balayées par le bonheur de jouer l'acteur ,
d'un film de haute voltige ,
le film d'un homme prodige ...
Pense t'il aux siens en ce moment ?
ou n'a t'il aucun lien à qui se raccrocher ,
à qui prouver qu'il peut être autre qu'un aviateur ?
Je ne suis pas funambule ,
je n'ai pas son aisance de jouer le préambule ,
la facilité de jouer sur le fil de ma vie
ou de ceux qui me raccroche à cette vie ...
J'ai pourtant les miens ,
sans qui , je ne serai rien ,
qui m'aiment ,
que j'aiment ...
je ne suis capable que de jouer les troubles-fêtes ,
par un coeur qui n'est plus en fête ,
cela fait maintenant bel lurette ,
je n'y arrive pas , je n'ai plus envie d'être ...
Je ne suis plus ,
je ne pense plus ,
je ne rêve plus ,
je ne désire plus
même ma tête ne résonne plus ...
Je suis prise dans un labyrinthe ,
dont je ne trouve pas la fin ,
fini la douce odeur de l'absynthe ,
y' a t'il dailleur réellement une fin ?
je suis la proie de ma vie ,
qui s'accroche comme un boulet d'orties ,
à mes pieds ,
qui ne veulent plus marcher ...
Je ne suis que l'ombre de moi-même ,
pour tous ceux qui m'aiment et que j'aiment ...
Je n'ai pas le courage de jouer au funambule ,
alors je me terre dans une bulle ,
j'attend , j'observe , je guète ,
le moindre petit rien qui pourrais me remettre en fête ...
Cette spirale devient infernale ,
elle me donne le vertige ,
les jours passent , les mêmes ,
et toujours pas de vestiges ...
tourne et retourne la spirale ...
Lorsque je ferme les yeux ,
je supplie pour que se soit le dernier feu
point de pitié ,
je me réveille ,
le cauchemar reprend à merveille ...
Ce tourbillon , je le connais à foison ,
il s'appelle : dépression ,
je n'ai rien demandé ,
mais depuis des années ,
j'en suis contaminée ...
J'ai pourtant tout et l'impression de ne rien avoir ,
cette maladie m'empêche d'y voir ,
tantôt je vais bien ,
tantôt je vais mal ,
plus de mal que de bien ...
J'ai mal , si mal ,
je me sens glacée de tout mon être ,
toute entière engloutie par cette spirale ,
j'ai l'impression que je suis seule à me comprendre ,
comprendre ...
la dépression est illogique et na pas sa raison ,
elle n'a que pour but de tuer à sa façon ...
Je pense à mes enfants très fort
que j'aime plus que tout au monde , que j'adorre ,
quand l'envie me prend de sortir de ma bulle
et de vouloir jouer au funambule ...
Ils vivent avec leur père ,
car je n'ai pas été capable d'assumer mon rôle de mère ,
que cette maladie a tout foutu en l'air !!!
elle m'a éloigné d'eux ,
et je m'en VEUX ...je m'en VEUX ...
çà fait mal ,
si MAL ...
Postscriptum
Ce poème est ma vie , la dépression en fait partie , je suis obligée de faire avec , pour qui , pour quoi es-ce tombé sur moi , la maladie qu'elle qu'elle soit na pas de lois , ne pas chercher à comprendre est le meilleur moyen de se défendre même si .... je pense à mes enfants pour qui je me dois de rester en vie !!!!