Titre : Amour, Passion & CX
Diesel
Scénariste : Fabcaro
Dessinateur : James
Parution : Avril 2011
J’ai découvert il y a peu dans « Fluide Glacial » la bande-dessinée « Amour, Passion & CX Diesel ». Charmé par l’humour absurde des planches, je me suis empressé d’en faire l’acquisition. Cette BD est scénarisée par Fabcaro, que j’avais découvert avec « Jean-Louis et son encyclopédie » et dessiné par James, dont j’apprécie le dessin depuis que j’ai lu « Dans mon open-space ».
L’histoire de « Amour, Passion et CX Diesel » parodie les soaps operas américains type « Dallas » ou « Les feux de l’amour ». La famille Gonzales est en effet en émoi : le patriarche, Harold, est atteint de la maladie d’Alzheimer. Sa mort semble alors imminente. Immédiatement, l’héritage va devenir un enjeu crucial des différents enfants et leurs conjoints. Notamment la fameuse CX Diesel qui attise toutes les convoitises…
On comprend en lisant le pitch que cette bande-dessinée est complètement décalée. Loin du luxe habituel des séries américaines, on se retrouve dans une famille franchouillarde un peu (beaucoup ?) minable sur les bords. Leur grande bêtise et leurs coups bas rappelleront inévitablement les grandes comédies italiennes telles que « Affreux, bêtes et méchants ». Les hommes sont particulièrement stupides, les femmes s’en sortant à peine mieux.
L’aspect parodique est parfaitement assumé. Ainsi, un enfant naît dans la famille et trois hommes croient en être le père (avec le postier en prime). Les infidélités sont fréquentes et tout le monde semble se détester. La bêtise des personnages est portée à l’absurde. Ainsi, Jean-Mortens, bien que noir, n’est pas considéré comme tel (même lorsqu’il essaie de faire son coming-out…). L’ouvrage tient avant tout de sa galerie de personnage. Du père qui oublie tout, au beau-frère chômeur qui s’invente un métier, en passant par la belle-sœur infidèle au dernier degré, sans oublier le frère patron d’une boîte de nuit minable.
L’héritage est le fil rouge de la BD mais d’autres intrigues sont menées petit à petit, rendant la lecture très agréable. Le tout est présenté par séquences de six cases carrées, amenant immanquablement une chute. Le tout est parfaitement maîtrisé de bout en bout amenant jusqu’à la conclusion finale que je ne révèlerai pas ici. L’humour est omniprésent et dense. On n’a pas d’impression de remplissage comme c’est parfois le cas dans ce genre d’ouvrages.
Le dessin de James est très élégant et adapté aux gags. Son trait simple et animalier renforce d’autant plus le côté parodique de l’ouvrage. Cependant, comme tout passe par le dialogue, on a une impression parfois statique de l’ensemble. Le dessin peine à se renouveler parfois. Ce dernier est cependant mis en valeur par la colorisation de BenGrrr. Alors qu’on s’attendrait à des couleurs vives, les auteurs ont opté pour des couleurs pastel beaucoup plus douces. Un choix judicieux étant donné le résultat.
« Amour, passion & CX Diesel » est donc une bonne parodie, complètement absurde. En ne se donnant pas de limite, les auteurs font mouche. Les mesquineries des uns et des autres sont vraiment ridicules et nous feront rire plus d’une fois. Comme dirait un des personnages : « Toujours la CX Diesel ! Ne peux-tu pas avoir un peu plus d’ambition ? »
par Belzaran
Note : 14/20