Il était temps que le mois de janvier se termine.
En janvier, il y a eu au moins 25 jours de ciel gris à Paris, dont 20
de pluie, de gel ou de vent (bon, je n’ai pas compté, mais j’exagère sans doute pas ; peut-être même que je suis en deçà de la réalité). A
raison de deux passages sur l’esplanade de la BnF par jour, c’est au moins 40 occasions de se retrouver, comme ma chère voisine de
bureau, aux urgences de la Pitié-Salpétrière avec un coccyx fêlé. Si en plus on veut aller prendre l’air à midi, le risque est multiplié par deux. Certains architectes mériteraient d’être enfermés dans les édifices que leur imagination délirante a fait naître.
En janvier, on a mis les bouchées doubles... côté boulot. La cuisine ?
Oubliée, ou presque. C’est tout juste si on a pris la peine de se nourrir. On s’est surprise à renoncer au déjeuner, un truc presque impensable en temps ordinaire, tellement le travail a repris
le dessus.
En janvier, le compte en banque a fait grise mine.
Alimenté le 20 du mois précédent, il a dû faire face aux fêtes, puis... aux soldes. On a beau proclamer un peu partout qu’on n’a pas fait les boutiques, il faut bien admettre que les deux paires
de chaussures, plus le petit paletot et la petite veste (chère mais irrésistible) de la boutique de dégriffés près du marché d’Aligre ne sont pas descendus du ciel avec le
Père Noël… Mais ne vaut-il pas mieux claquer son fric dans des frivolités plutôt qu’en confier la gestion à certaine
banque ?
En janvier, on a mangé de la soupe presque tous les soirs. Parce que c’est bon, facile et rapide à préparer.
Qu’on n'a jamais l'impression de manger toujours la même chose. Et même que ça coûte pas cher.
A défaut de couleur dans le ciel et dans la vie quotidienne, on a mis de la couleur dans l’assiette. Des couleurs de carnaval...
Avez-vous déjà vu une soupe bleu indigo, pour changer du beigeasse, du verdâtre et de l’orange (couleur un peu galvaudée ces derniers temps, avec la mode des curcubitacés…)
Ma soupe bleue est faite de chou rouge. Etonnant, non ? Je ne m’attendais pas du tout à ce que la couleur
passe aussi franchement du rouge-violacé à l'indigo. En observant le résultat, littéralement fascinée, il m’est revenu à l’esprit que les gens de langue allemande utilisent indifféremment les
termes Rotkohl (chou rouge)
et Blaukohl (chou bleu) pour désigner ce végétal omniprésent
dans leur cuisine.
Soupe au chou rouge, toute bleue
Pour 2 personnes (en plat principal) :
- 500g de chou rouge bien frais
- 3/4 litre de bouillon de légumes bio en tablette
- 1 c. à soupe de sucre
- 2 c. à soupe de vinaigre de vin ou de cidre
- noix de muscade fraîchement râpée (une pincée)
- cumin entier (1/2 c. à café)
- sel, poivre
- 10 cl de crème liquide
Couper le chou rouge en lamelles. Faire blanchir dans une grande marmite d’eau bouillante pendant 5 minutes.
Egoutter.
Faire cuire le chou dans du bouillon de légumes, à petit feu et à découvert, jusqu’à ce qu’il soit tendre
(environ 30 minutes).
Mixer le tout, ajouter le sucre, le vinaigre, la crème liquide, la noix de muscade, saler et poivrer, rajouter éventuellement un peu d’eau
pour obtenir la consistance désirée. Décorer de graines de cumin.
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Moins étonnante côté couleur, mais jolie tout plein et très goûteuse, voici la dernière soupe en date :
une soupe « avec des morceaux ». Parce que l’Homme souligne parfois, en voyant débarquer du mixé à chaque dîner, qu’il est encore en âge de mastiquer… Alors, pour le
plaisir de l’entendre dire « Hum, j’aime bien aussi avec des morceaux ! », on lui fait cette version polychrome de soupe aux épices à couscous.
Soupe polychrome aux épices à couscous
Toujours pour 2 personnes (voire 3, le pois chiche, ça nourrit ;-)
- 200g de pois chiches au naturel (bio si possible)
- 1 petite patate douce taillée en brunoise (en tout petits dés)
- 200g de pulpe de tomates bio (Monoprix, en bocal)
- 200g de poivrons rouges et verts en brunoise
- 1 oignon taillé en brunoise
- 1 c. à café de ras-el-hanout rouge
- 1 pincée de cumin en poudre
- 1 belle gousse d’ail
- persil, cerfeuil et coriandre ciselés (à volonté)
- 1 cube de bouillon de légumes bio
Diluer le cube de bouillon dans 1 litre d’eau, ajouter la pulpe de tomate, l’oignon et l’ail, porter à
ébullition, laisser cuire 5 minutes.
Ajouter les épices, les poivrons, la patate douce en cubes et laisser cuire encore 5 minutes, ajouter les pois chiches et laisser mijoter jusqu’à ce que les légumes soient tendres mais pas en
purée.
Rectifier l’assaisonnement en sel si nécessaire, garnir d’herbes ciselées et servir avec du pain de campagne grillé et un filet d’huile d’olive.
Variante un peu plus riche et goûteuse : remplacez le bouillon de légumes par un
bouillon d’agneau (si vous avez fait un couscous par exemple, filtrez le bouillon restant, dégraissez-le un peu et utilisez-le comme base de la soupe).