Les résultats d'Intel ont largement dépassé les attentes avec un premier trimestre 2011 qui marque un record absolu pour le n°1 des semi-conducteurs pour la 19ème année consécutive avec 14 % de part du marché mondial.
Le relèvement des perspectives de croissance pour ce 2nd trimestre a particulièrement dynamisé le marché avec une reprise en main des acheteurs dès l'ouverture de 3950 points sur le CAC40 invalidant dans la foulée le biseau d'élargissement baissier en intraday. Malgré la belle progression du jour (+2,46 %) la sortie du biseau d'élargissement descendant en journalier (bleu) reste en suspend.
L'évolution actuelle est un bon exemple pour laisser un peu de côté dans cet article l'analyse plus poussée des forces en présence et prendre un peu de recul sur la manière de recevoir et de gérer l'information dans un contexte de chocs des annonces (Japon, USA etc...)
Les cours sont en eux-mêmes de l'information. Quelle que soit la cause ou l'explication que l'on veuille donner à tel ou tel mouvement (même très bien causé), l'information centrale ce matin comme demain se concentre sur des niveaux clefs ou le rapport acheteurs / vendeurs va se jouer.
Les cours synthétisent l'information sur la psychologie des intervenants. Une ouverture sur 3950 (3947) bouscule complètement le rapport de force et oblige à revoir sa position si on est baissier, à la renforcer pour les haussiers et à s'engager pour ceux qui attendaient le signal, amplifiant le mouvement.
De même demain, une ouverture, un franchissement et/ou une clôture au-delà ou en deça des gaps (en blanc) qui bornent la séance du jour influeront grandement sur les opérations menées par les opérateurs qui recevront ces informations.
Il y a 2 conséquences :
. tout d'abord et de manière générale, les nouvelles peuvent influer sur les cours de bourse mais les cours constituent également une part des nouvelles, quel que soit l'horizon de temps (une décision de l'Arabie Saoudite peut influer sur le pétrole mais ce sont les cours du pétrole qui précèdent souvent l'actualité)
. D'autre part, la question n'est pas forcément de travailler à savoir quelle direction les cours vont prendre (c'est à dire anticiper) mais aussi et surtout de savoir quoi faire à partir de tel ou tel seuil (décider sur signal)
Que ce soit en intraday, en journalier ou sur plusieurs semaines comme lors de la présentation il y a quelques jours du setup (construction ou configuration graphique) actuel remis ci-dessous pour mémoire, les niveaux d'intervention sur lesquels s'inverse la polarité entre acheteurs et vendeurs sont les plus importants surtout dans une configuration qui peut évoluer de manière très désordonnée.
Voilà qui est sans doute valable pour un trader ! Mais pour un investisseur à long terme ?
Lombard Odier (banquiers privés et gestionnaires d'actifs depuis 1796) rappelle dans sa stratégie de placement du 1er trimestre en avant-propos 2 déclarations de Warren Buffet qui datent de 1999 et 1998 :
- « La bourse est un sport dans lequel vous n'êtes pas obligé d'interventir à tout moment. Vous n'avez pas besoin de frapper la balle tout le temps, vous pouvez attendre la bonne occasion. Seul problème : quand vous êtes un gestionnaire de fortune, vos fans n'arrêtent pas de vous encourager … 'remue-toi, frappe la balle !' »
- « Les investissseurs ne sont pas payés pour agir, ils sont payés pour avoir raison. Quant au temps qu'il faudra attendre, nous attendrons indéfiniment »