La Dernière Cigarette (2002)
Entre tes doigts safran, roule le caporal,
Glissent nos regards noirs au vide sidéral,
Brisés par les regrets et la douleur fleurie,
De tes poumons fanés à la chair équarrie.
Doucement t'embrassant, couché sur le rebord
Du lit blanc, je l'entends le démon qui te tord !
A ta demande alors, d'une grâce infinie,
J'écourte comateux, ta cruelle insomnie…
Le briquet vient lécher ma bouche de fumeur :
Avant que me foudroie une rose tumeur,
Je vais à la fenêtre où la douleur suée
S'évanouit soudain pour n'être que buée…
Ma bouche à ton sein blanc et son joyeux babil !
Diaphane ta main, chatouille mon nombril ;
Dans ta robe je roule et déclame ma joie,
Et ma joue amoureuse à ton rire rougeoie !