Une maman qui travaille : un boulet ou un atout ?

Publié le 21 avril 2011 par Sibellia @Sibellia

20 avril 2011, 19:51 | Ajouté par : Gaëlle, dans Histoires-de-meres

Par Isabelle Duvert

Qui a dit les deux ? Attention au fond là-bas, je vous vois !

C’est sérieux ce sujet. Une étude, parue courant janvier dévoile que seulement 25% des entreprises françaises qui comptent embaucher en 2011, souhaitent engager des mamans. C’est encore moins qu’en 2010, où elles étaient 33%.

Ça promet hein !?

Attendez, j’ai mieux : les raisons…

Les employeurs sont nombreux à penser que les mamans cumulent les défauts : moins impliquées, pas assez flexibles, avec des compétences dépassées au retour d’un congé maternité…

Je préfère m’arrêter là, ça me file des boutons.

Regardons donc la position du « vilain tout plein » employeur :

La maman qui travaille : un boulet !

Avoir une « jeune maman » dans son équipe, c’est un peu comme si on avait un boiteux dans son équipe de foot ou une fille acnéique dans son book d’agence de mannequin.

Ba oui, c’est bien connu ! Voyons, dans aucun ordre, une maman c’est :

- Jamais à l’heure le matin, mais toujours la 1ère partie le soir.

- Jamais là le mercredi.

- Et puis non, en fait, elle est de toute façon toujours absente pour « enfant malade », ou « crèche fermée » et « mamie habite trop loin ».

- Toujours au téléphone avec son môme, sa nounou, le docteur, l’assistante sociale ou le pape.

- Toujours à surfer sur les mamans.fr, doctissimo, et autres blogs débiles de mères incapables.

- Le must c’est quand elle a décidé de sauver le trou de la sécu en continuant à allaiter son morveux tout en travaillant : il faut lui libérer 1 heure dans la journée pour la traite, heureusement non payée.

- Sans arrêt fourrée à la machine à café pour essayer de garder les yeux ouverts.

- Trop souvent en train de jacasser avec ses autres copines mamans du bout du couloir (c’est qu’elles sont solidaires en plus…).

- Tous les midis elle revient avec ses courses (paquets de couche, boites de lait, petits pots et j’en passe) qu’elle prend soin de mettre bien en évidence sur son grand bureau de 2 mètres carrés à la vue de tous et notamment des clients grands comptes.


Et la liste est longue. En résumé, une employée recrutée pour son professionnalisme, sa rigueur, son adaptabilité et sa flexibilité devient du jour au lendemain un boulet inutile et incapable. Déjà qu’elle a passé 16 semaines grassement payées à ne rien foutre chez elle, j’vous jure c’est pas possible !


Voilà, maintenant regardons d’un peu plus près et positivons…


Une maman qui travaille : un trésor !

Une jeune maman c’est par définition :

Comblée et équilibrée : reprendre le boulot c’est justement nous permettre de rester active intellectuellement, équilibrée et autonome.

Organisée : une pile de dossier à faire avancer, pas de problème, jongler entre plusieurs taches on sait faire, c’est comme attraper une lingette avec une main,  tout en tenant les pieds et les mains du p’tit avec l’autre, la couche propre entre les dents et le téléphone portable coincé entre l’épaule et l’oreille (Note à moi-même : penser à m’acheter un kit oreillette).

Patiente : assister calmement avec un large sourire à une réunion inutile ou tout le monde parle pour ne rien dire, alors que la pile de dossier nous attend dans notre bureau, on sait faire ! C’est comme attendre patiemment que la petite mange ses petits pois, un par un.

Diplomate : chef a du mal à négocier le dernier point de contrat du dossier ultra stratégique ? Il s’énerve face à un interlocuteur complètement bouché ? Super maman entre en action : la diplomatie ? La négociation ? Céder 1 cm pour en récupérer 50 ensuite ? Trop facile : on pratique chaque jour : « tu ne veux pas prendre le bain parce que tu veux regarder la TV d’abord ? Je comprends ma chérie, mais je te donne un conseil, si tu prends ton bain maintenant en faisant vite, tu pourras regarder plus longtemps la TV et en plus ça sera l’heure de ton dessin animé préféré».

Acharnée : dans son souci constant de bien faire et de prouver à la terre entière qu’elle peut réussir, une maman au travail est une acharnée. Elle fera toujours son maximum pour tenir les délais, quitte à courir un sprint pour rentrer chez elle pas trop en retard pour libérer super nounou ou quitte à se faire engueuler tous les soirs par la directrice de la crèche, parce que l’heure c’est l’heure madame !
Utile : on a pris du retard pour un client ? Il faut une tête de turc pour faire passer la pilule, hop la jeune maman fera bien l’affaire pour faire pleurer un peu dans les chaumières « pardon pardon, vous savez son fils a été malade, nous super cool on lui a donné des jours, promis, elle s’y remet… la pauvre, merci de votre compréhension ».


Alors réfléchissez bien, chers employeurs, avant de vous laisser aller à la facilité, et laissez-nous une chance de vous prouver que oui, on peut être une maman qui travaille, bien dans sa peau, débordée, mais efficace !

Isabelle Duvert est une working maman parisienne qui raconte ses tribulations sous le pseudonyme de E-Zabel. Cette chef de projet et rédactrice free lance, nous dit tout haut ce que les employeurs pensent tout bas.

Lu sur yahoo.mamantravaille.fr

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