Pierre angulaire de la réforme de la dépendance, le placement des personnes âgées est de plus en plus remis en question. Le placement en maison de retraite est en effet de plus en plus compromis par un manque de places et un coût trop élevé pour les pensionnaires.
Une prise en charge discutée
Concernant le nombre de places disponibles dans les maisons de retraite et dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le constat est des plus inégal selon les régions et les départements.
Un constat présenté dans le rapport du groupe de travail chargé de réfléchir sur les modes de prise en charge des personnes âgées dépendantes.
Une mauvaise répartition
La nécessité d'un débat prend toute son importance quand on s'aperçoit des différences d'opinions entre les acteurs. Ainsi, si la ministre des solidarités et de la cohésion sociale, Roselyne Bachelot, juge l'offre, la capacité d'accueil, "globalement satisfaisante", ce n'est pas le cas des professionnels.
Pour ces derniers, le nombre de places disponibles, bien qu'en augmentation, ne suffira pas à faire face au "papy boom" annoncé. Pour la déléguée générale du syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA), Florence Arnaiz-Maumé, "l'offre peut sembler satisfaisante aujourd'hui mais il y aura de nouveaux besoins dans cinq ans".
Le bilan du président de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), Pascal Champvert s'il va dans le même sens est beaucoup plus dur. "Des manques sont patents dans la région parisienne ou en Paca. Je conteste que l'on dispose d'assez de places. C'est vrai, leur nombre augmente au fil des ans. Mais le nombre de personnes de plus de 75 ans augmente plus vite encore, donc le taux d'équipement diminue".
Une meilleure répartition des établissements s'avère donc des plus nécessaire, certains établissements étant complètement saturés, tandis que "dans certains départements, comme l'affirme la ministre, les taux de remplissage atteignent à peine 50 %".
Des établissements trop chers
L'autre conclusion du groupe de travail, est le coût bien trop élevé de ces établissements, entre 2000 et 5000 euros par mois. Un coût loin d'être négligeable pour les pensionnaires et leur famille, qui serait essentiellement dû, selon les participants au débat, à la sur-médicalisation croissante et aux normes de plus en plus strictes.
Vers une alternative aux maisons de retraite
En conclusion, les autorités prônent une solution alternative aux moyens d'accueils classiques. Pour Roselyne Bachelot, "la prise en charge des seniors dépendants devrait passer, entre autres solutions, par des structures d'accueil plus souples, intermédiaires entre le maintien à domicile et la maison de retraite".
Un avis partagé par l'animatrice du groupe de travail, Évelyne Ratte, "il y a un besoin de structures moins médicalisées pour les personnes qui souhaitent rester dans un logement tout en partageant des services communs".Même position du côté de Pascal Champvert, "les maisons de retraite médicalisées ne correspondent pas à ce qu'attendent les français car elles ne sont pas des vrais domiciles".
Les maisons de retraite seront elles remplacées par les "foyers logements" et autres "résidences services", actuellement seuls établissements à offrir un mode d'accueil et de soins intermédiaire ? Réponse en 2012.
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