Magazine Culture
L'Orient. En grand. En musique. En amour. Les chanteurs Ali Reza Ghorbani, iranien, et Dorsaf Hamdani, Tunisienne, réunissent monde arabe et monde persan autour des quatrains (rubayats) d'Omar Kayyam, poète du 10ème siècle après J.C., astronome, mathématicien et pilosophe. Un homme de raison, de savoir et... d'hédonisme. La poésie de Kayyam est celle de la jouissance de la vie et de l'ivresse du vin. Soufisme ? Magnifique controverse qui fait encore parler. Cette association des vers de Kayyam et des voix, comme héritées du Dieu de la musique, de Ghorbani et Hamdani, j'en ai rêvé. C'est le Festival d'Ile de France dans le cadre de la « Nuit de la voix » qu'il faut remercier d'avoir passé commande de ce récital d'un autre monde, plus beau, plus juste que seul l'art fait apparaître. Les rubayats portés par un souffle nouveau, celui des orchestrations arabo-perses abyssales d'Ali Ghamsary sur les rythmes du oud, du kamanche, du tar et des percussions. Ivresses.
Notre trésor ? Le vin. Notre palais? La taverne. Nos compagnes fidèles ? La soif et l'ivresse. Nous ignorons l'inquiétude, car nous savons que nos âmes, nos coeurs, nos coupes et nos robes maculées n'ont rien à craindre de la poussière, de l'eau et du feu.