D'un intense noir et blanc. Marcel Kanche, dandy des marais, grand parolier discret, déclamateur mélancolique, rockeur poétique nous livre ses états d'âme sans concessions. Je l'imagine chercher une belle et calme place de forêt où s'assoir pour y regarder le lever brumeux du jour et penser aux moments passés auprès de proches aujourd'hui disparus. « Les vigiles de l'aube » est une oeuvre sombre, dépouillée, blues où plane l'ombre de l'ami Bashung (« Vigiles de l'aube », « Où est la lande ? » et « Ma chair » étaient écrites pour lui ce qui ajoute à l'intensité dramatique déjà bien présente sans cela). La voix grave « parlantée » de Kanche promène son spleen sur une guitare à la reverb' hypnotique, un piano qui joue le blanc du noir et blanc, quelques cordes qui élargissent l'horizon, s'accorde amoureusement à celle de sa femme Isabelle Lemaitre-K. Lyrisme froid.