Chant de sirène psychédélique. Cinq San Franciscains tissent leur toile rock faussement timide. Têtes basses rivées sur les pédales, cheveux sur les yeux, Young Prisms souffle un shoegazing étourdissant à la puissance sourde. Ses armes de séduction massive sont les effets de guitares troubles, le bruitisme mélodique (et si !), les voix de loin, une basse hypnotique. Le temps d'écoute joue pour eux ; plus on se tient près, plus on s'y abandonne et plus on s'y perd. La technique fatale de l'entonnoir à méandres. "Nous essayons de créer un univers alternatif où l’on perd le sens de ce qui se passe dans notre vie et dans nos sentiments". Ca peut servir. « Friends for snow » vient se percher haut dans les sphères fumeuses de My Bloody Valentine, de Sonic Youth, des Black Angels, de Steeple Remove. Gare à la descente.