Bienvenue dans la haute société !
A l’origine, jugeant les premiers épisodes moins aboutis, Dave Sim, avait d’ailleurs commencé la publication de sa série par ce deuxième volume, intitulé High Society et reprenant les épisodes #26 à #50 de la saga. Pour entamer ce vaste projet éditorial, Vertige Graphic a également choisi de faire l’impasse sur le premier volume, tout en prenant soin de résumer brièvement les 25 premiers épisodes. Le lecteur peut ainsi prendre connaissance des événements passés et découvrir certains personnages importants avant d’entrer dans le vif du sujet et de ce qui peut être considéré comme le véritable début de la saga.
Le récit débute par l’arrivée de Cerebus dans la ville de Iest. Dès les premières pages, profitant de ses relations avec Lord Julius, l’oryctérope barbare va multiplier les tentatives pour faire fortune et pour se hisser au sommet de la haute société. Délaissant les combats pour un monde dit plus civilisé, notre héros atypique va s’ouvrir à un nouveau monde fait de politique, de lobbying et de dialogues futiles. Exquis !
S’il faut quelques chapitres avant de se sentir à l’aise dans l’univers imaginé par l’auteur canadien, le personnage principal devient vite très attachant. Doté d’un humour corrosif, d’un caractère de cochon et d’une bravoure sans égal, Cerebus est prêt à tout, même à perdre un bout de son identité, tant que la richesse et la reconnaissance sont au bout de l’effort. Les personnages secondaires (Elrod l’albinos, Lord Julius, les frères McGrew), emmenés par le désopilant Cafard de lune (super-héros schizophrène, sorte de pastiche de Moon Knight), ne sont d’ailleurs pas en reste et apportent beaucoup de saveur au récit.
Mais, le véritable attrait de cette saga est la narration aux petits oignons de Dave Sim. Les dialogues, pleins de sous-entendus, d’humour, de double-sens et de cynisme, sont d’une finesse rare et permettent à l’auteur de critiquer, avec une intelligence souvent déconcertante, la politique, la religion et le surendettement de cette société axée sur l’enrichissement personnel. Une inventivité qui se retrouve également au niveau du découpage et des changements de format. Si le trait fin et le graphisme noir et blanc collent parfaitement au récit, c’est surtout la couverture de Gerhard qui attire le regard. Notons au passage que cet architecte de métier participe activement à la confection des décors à partir de l’épisode #65 des aventures de l’oryctérope.
Un chef-d’œuvre venu d’Outre-Atlantique !
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