ABSENCE
ABSENCE
Ressentir comme une présence
Au fonds de son âme en constance
Lourde, noire, taciturne, intense,
Toujours résistante dans sa violence
Qui d’un immense grand coup
Vous assène un virulent coup
Qu’elle déclenche sur vous
Un coup qui vous tranche
Vous broie vous casse vous cloue
Vous n’y pouvez rien du tout
Vous allez droit au trou
Comme va au caniveau le caillou...
Sa présence est trop immense
Au fonds de notre âme, en abondance,
Prude, lente, elle vous dorlote sagace,
Elle s’escamote, flotte, puis vous agace
Vous tenaille, vous crispe, vous stresse,
Vous résistez, la détournez, mais véloce,
Elle vous enferme dans un cachot sans force
Vous lamine, vous mine et vous cabosse
De la tête aux pieds, vous cogne et vous rosse
Et vous restez comme un grand gosse,
Idiot, devant son coup de crosse
Rien ne lui résiste à la féroce...
Alors, elle vous prend en maîtresse,
Vous l’aimez d’être votre maîtresse,
Vous l’aimez pour tous ses caprices,
Toujours attirante cette belle gosse
Dans un sourire de jolie garce
Elle vous attire vous magnétise
Met son emprise et vous grise
Puis doucement vous enlace vous brise
Vous harcèle et devient votre hantise
Elle vous repousse et vous brutalise
Vous restez bête devant son emprise
La crise vous prend toujours par surprise...
Elle en profite bien cette gueuse
Vous tape, vous bute, vous frappe, vous paralyse,
Vous manipule comme un jouet à sa guise
Tout votre corps est dans la méprise,
En bien ou en mal dans sa chemise
Elle vous vêt vous habille vous déguise
Puis magnanime elle fait main mise
Sur votre esprit et vous maîtrise
Le cœur, le ventre et l’âme vous aiguise
Rien ne laisse place à la méprise
Sa douleur vous brûle et vous électrise
Rien ne la fait fuir elle se platonise...
Doucement elle se singularise
Sa présence se stigmatise
Avec vous elle sympathise fraternise
Elle est posée là sur l’estomac et temporise
Prend son temps et tranquille se tamise
Elle joue avec vous et vous utilise
Vous accompagne vous suit vous utilise
Vous pensez au fonds de vous qu’elle s’humanise
Et comme cela vous plaît ça vous galvanise
Puisqu’elle devient la gentille qui pactise
Alors juste à ce moment là elle vous ridiculise
Par un coup magistral elle vous pulvérise...
Alors elle vous avale tout cru, vous cannibalise
Plus rien ne peut l’arrêter dans son entreprise
De démolition vous êtes sous sa prise
Vous devenez son havre, sa terre-promise
Elle sème en vous, vous cultive, vous fertilise
Prend possession de chaque pore vous colonise
Lentement, subrepticement elle se spiritualise
Puis méchamment elle se diabolise
Et inexorablement vous absorbe vous épuise
Sa brûlure est profonde et rien ne la cicatrise
De la tête aux pieds elle vous démoralise
L’absence en moi se caractérise
Elle m’immobilise, me brise... s’éternise...
Reviens ...sans toi...ma vie se brise...
Georges Adrien PARADIS le 24 novembre 2007 à 21h30