LES MOTS LES GESTES
LES MOTS LES GESTES
Je laisse aller mon âme tranquille
Sans regarder les perles qu’on enfile
Sans compter le temps qui défile
Sans aller d’histoire en histoire de fille
Aimer courir de ville en ville
Et me poser au premier hôtel de ville
Pour glisser dans le ventre d’une fille
Mon long et doux émoi viril
Par les mots et par les gestes habiles
La rendre trop douce et servile...
Les mots sont inutiles
Les gestes trop futiles
Les gestes sont stériles
Les mots trop puérils
Je reste là à garder comme un vigile
Un trésor aux couleurs subtiles
Un trésor aux secrets utiles
Qui glane en moissons fertiles
Des vagues d’amour volatiles
Que je ne pourrais offrir, indocile
A n’importe laquelle de ces filles,
Car je ne sais, trop inhabile,
Par les mots et par les gestes agiles
La rendre plus belle et docile
Les mots sont versatiles
Les gestes trop faciles
Les gestes sont fébriles
Les mots trop imbéciles
Je ne saurais jamais les mots à lui dire
Ni ne faire jamais les bons gestes
Pour lui montrer que fidèle je lui reste
Que le temps peut chercher à me fuir
Pour elle je changerais toute la vie qui me reste
Pour elle je me passerais de tout le reste
Pour elle je ferais tous les gestes
Pour ne pas la laisser de mon âme s’enfuir
J’attendrais le temps qu’il faut pour lui dire
Je t’attends pour la vie qui me reste...
Les mots seront gentils
Les gestes très dactyles
Les gestes trop sensuels
Les mots trop graciles
Chevauches et viens mon étoile céleste
La vie sans toi est si triste et si funeste
Que la vieillesse m’enfilera sa veste
Avant que tu ne fasses le bon geste
Pour m’offrir ta jeunesse et que tu me leste
De ta merveilleuse et éternelle amour céleste
Pour t’emporter dans un unique geste
Vers le ciel de mon paradis terrestre
J’écouterais ce que tu dis en sagesse
Recevrais tes caresses de diablesse...
Nos mots seront amis
Nos gestes très épris
Nos gestes seront folies
Nos mots effronteries
Mais de toi sans diablerie
D’amour, d’amitié, sans coquinerie,
Sans friponnerie, flatterie, fâcherie ou furie,
Sans cajolerie, cachoterie, brouillerie
Je reste ton véritable frère de camaraderie
Celui à qui tu pourras dire tes railleries
Raconter des âneries, avouer tes bizarreries,
Ou tout simplement rire de tes drôleries
Celui qui profitera de tes gestes de cabri
De tes maladresses mutines tes agaceries...
Mes mots viendront du cœur
Mes gestes caresseront ton cœur
Mes gestes seront douceurs
Mes mots resteront dans ton cœur
Georges Adrien PARADIS le 25 novembre 2007 à 13h20